Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
L'enquête avance et révèle de nombreuses zones d'ombre très embarrassantes pour les autorités. La police a pu confirmer que « Marielle », comme la surnomme affectueusement les Brésiliens, a été poursuivie en voiture pendant plus de 4 km dans les rues de Rio de Janeiro, avant d'être exécutée à bout portant.
Ce mode opératoire souligne la préparation des meurtriers et leur détermination. Mais surtout, les balles qui ont servi à abattre la jeune conseillère proviendraient d'un lot de munitions, vendu à la police fédérale il y a 12 ans.
Par comparaison balistique, l'enquête a pu également montrer que ce stock de balles avait déjà été utilisé dans l'exécution de 17 personnes près de Sao Paulo, la capitale économique, en 2015. Des policiers avaient été condamnés pour ce règlement de compte.
Autant de coïncidences troublantes, alors que la victime dénonçait depuis des années la violence et les exactions policières dans les favelas de Rio de Janeiro.
Ces derniers jours, un bébé et trois personnes ont été tués par des balles perdues dans la banlieue nord de la ville, alors qu'une autre favela, proche de la plage, subissait l'assaut des forces d'élite de la police militaire face à des trafiquants armés.
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