A la Une: le limogeage de Rex Tillerson

Pour le Washington Post, « Donald Trump a humilié Rex Tillerson pour la dernière fois » en annonçant sur Twitter non pas le départ de son secrétaire d’État, mais tout simplement son remplacement par Mike Pompeo. « Le limogeage abrupt de Rex Tillerson déclenche une nouvelle vague de chaos dans une administration américaine qui paraît plus instable que jamais », estime le Tampa Bay Times.

Justement, renchérit le Dallas Morning News, Rex Tillerson a été en quelque sorte « la force tranquille au sein d’une administration agitée, quelqu’un en qui les Américains pouvaient avoir confiance. Un point qui a son importance », souligne l’éditorialiste. « Car dans ce pays il y a une tendance au repli sur soi, alors que les circonstances réclament au contraire notre engagement dans et vers le monde. Et un manque de confiance en nos dirigeants ne fait que nourrir cette tendance. »

Pourtant les éditorialistes n’épargnent pas Rex Tillerson : « On se souviendra de lui comme l’un des secrétaires d’État les plus faibles et les moins efficaces. Sans aucune expérience en politique étrangère, il a vidé de toute substance le Département, qu’il était censé diriger », estime le New York Times. Le quotidien USA Today détaille : « Au moment où Trump s’apprête à entamer l’ascension de l’Everest des négociations - une rencontre personnelle avec Kim Jong-un - il n’y a pas d’ambassadeur américain en Corée du Sud, ni de secrétaire d’État adjoint en charge de l’Asie de l’Est et du Pacifique, ni de sous-secrétaire d’État responsable du contrôle de l’armement et de la sécurité internationale. Ah oui, et l’envoyé spécial américain pour la Corée du Nord vient de prendre spontanément sa retraite », ironise l’éditorialiste.

« Cela étant dit on va encore le regretter, ce Rex Tillerson », prédit le New York Times. « Car l’avenir s’annonce bien pire. »

Menaces et violences contre les Haïtiens en République dominicaine

A Pedernales, une localité située à la frontière avec Haïti, la situation y est extrêmement tendue entre les habitants dominicains et les migrants haïtiens. « Tout a commencé le 20 février, quand un couple d’agriculteurs de cette localité a été agressé », raconte Listin Diario. « Selon la population, les trois agresseurs seraient d’origine haïtienne. L’agriculteur dominicain est mort sur le coup, sa femme est décédée la semaine dernière à l’hôpital. C’est durant ses funérailles au cimetière de Pedernales samedi que la colère des habitants a éclaté ». Une colère qui, selon le maire de Pedernales qui s’exprime dans les colonnes du quotidien Hoy, serait due au fait que les autorités haïtiennes auraient laissé entrer sur leur territoire les agresseurs en fuite. Les autorités qui ont appréhendé l’un des trois suspects.

Les ressortissants haïtiens se trouvant à Pedernales ont été menacés. Les habitants dominicains leur ont même lancé un ultimatum. Tous les Haïtiens avaient jusqu’à hier matin pour quitter la commune. Pour éviter des violences entre les deux groupes, « les autorités ont militarisé la zone », rapporte El Caribe. Selon le journal, tout était calme hier matin.

Mais selon les informations d’Alterpresse, « des ressortissantes et ressortissants d’Haïti, avec de petits enfants et des effets sous les bras, sont partis en grand nombre à la frontière commune entre les deux pays ». Le Nouvelliste tente de prendre du recul. Ce qui se passe en ce moment à Pedernales n’est que « l’apogée d’une vaste opération de déportation lancée depuis quelques semaines par les autorités dominicaines ». Les victimes de ce que le quotidien qualifie de « véritable chasse aux sorcières » sont aussi bien des Haïtiens sans papiers que « des immigrants en règle. »

Ces tensions entre Dominicains et Haïtiens ne concernent pas seulement la ville Pedernales. Un « jeune étudiant haïtien qui vit à Santiago de los Caballeros » confiait il y a deux jours au Nouvelliste que dans cette deuxième ville de la République dominicaine aussi « les agents de la Direction de l’immigration, aidés des forces armées, patrouillent dans les rues. Des Haïtiens sont arrêtés, embarqués sans ménagement dans les voitures de l’armée pour être déposés au point frontalier le plus proche. Des ressortissants haïtiens disent vivre la peur au ventre dans cette atmosphère d’hostilité, de xénophobie qui tend à se propager de l’autre côté de la frontière. Ces déportations interviennent au même moment que la décision du président Danilo Medina de renforcer la présence militaire le long de la frontière », souligne encore le journal.

Le National cite aujourd’hui un seul élu haïtien, Abel Descollines, député de Mirebalais, qui « se dit préoccupé par les mauvais traitements que subissent les migrants haïtiens. Le député souhaite qu’une réunion d’urgence soit tenue entre le gouvernement haïtien et la Commission mixte haïtiano-dominicaine, afin de résoudre ce problème une fois pour toutes », conclut Le National.

 

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