Avec notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve
Pour annoncer la plainte de son ministère contre la Californie, Jeff Sessions a fait le déplacement à Sacramento, capitale de cet État qui se veut la parfaite antithèse de l’administration Trump.
En territoire hostile, le très conservateur ministre de la Justice américain n’a pas mâché ses mots, qualifiant les autorités locales de radicaux : « La Californie utilise tous ses pouvoirs pour empêcher l’application de la loi fédérale, vous pouvez être surs que je vais utiliser tous mes pouvoirs pour arrêter cela », prévient Sessions.
En cause, la lutte contre l’immigration dont Donald Trump a fait sa priorité et à laquelle la Californie refuse de collaborer. « Il est temps de construire des ponts, non pas des murs », a répondu le gouverneur de Californie Jerry Brown, accusant l’administration Trump de mensonge.
L’État le plus riche et le plus peuplé des États-Unis accueille près d’un quart des 11 millions de clandestins du pays. La Californie s’est même déclarée sanctuaire pour les sans-papiers en septembre dernier par une loi qui lui permet de limiter le partage d’information entre ses services et la police fédérale de l’immigration. Certaines villes sanctuaires, comme Oakland, vont même plus loin en interdisant à leur police de signaler les sans-papiers même en cas de délit mineur.