Pérou: remaniement après la grâce controversée de l'ex-dictateur Fujimori

Au Pérou, le président Pedro Pablo Kuczynski a remanié son gouvernement, ce mercredi 10 janvier. PPK, comme le surnomment les Péruviens, a été obligé de reconstituer son cabinet après la démission de deux ministres. Ils protestaient contre sa décision de gracier l’ancien chef d’Etat Alberto Fujimori. Neuf nouveaux ministres, dont 7 femmes, ont fait leur entrée au gouvernement. Ils sont peu connus du grand public.

Confronté au tollé provoqué par la grâce d’Alberto Fujimori, Pedro Pablo Kuczynski a présenté sa nouvelle équipe comme celle de la réconciliation : aucun membre n’est lié au clan Fujimori. Sans détailler son programme politique, PPK a promis de s’attaquer aux « vrais problèmes » des Péruviens.

« Malgré nos divergences, je demande à tous de se rassembler pour combattre les vrais problèmes de notre pays : la pauvreté, l’inégalité d’accès aux services de l’Etat et à l’emploi, l’insécurité et la corruption », a déclaré le président péruvien.

Des propos jugés peu crédibles par certains observateurs. Selon le journal El Commercio, c’est « un gouvernement vide », incapable de tenir les promesses électorales du président, comme celle qui concerne justement la lutte contre la corruption. Pour rappel, Pedro Pablo Kuczynski est lui-même mis en cause dans le scandale Odebrecht. Plusieurs entreprises liées au chef de l’Etat ont reçu des pots-de-vin de la part de l’entreprise de BTP brésilienne.

Quant à la réconciliation, elle reste elle aussi un vœu pieux. De nombreuses organisations ont appelé pour ce jeudi à une grande manifestation contre la grâce accordée à l’ancien président Fujimori.

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