Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Depuis qu'il a déclaré à Danang, au Vietnam, qu'il semblait plus considérer les dénégations de son homologue russe que les accusations de la CIA, de la NSA et du FBI, Trump prend une volée de bois vert de toute la classe politique américaine, même s'il a nuancé ses propos par la suite.
C'est un républicain, John McCain, qui a lancé la première pierre, critiquant la naïveté d'un président qui, en croyant ce que lui dit Poutine, met la sécurité du pays en danger. Même réaction chez les démocrates, qui moquent la crédulité de Trump. Mais les critiques les plus sévères sont peut-être venues des experts.
« Cela pose un danger à notre pays »
« Il n'y a pas de doute, la Russie a interféré dans l'élection, et c'est curieux de voir que M. Trump ne le reconnait pas et ne proteste pas auprès de M. Poutine. La menace russe à notre démocratie est réelle », a défendu John Brennan, ancien directeur de la CIA interrogé sur l'antenne de la chaîne CNN.
James Clapper, ancien directeur de la NSA, l'Agence de la sécurité nationale, assis à côté de Brennan, conforte le propos : « Poutine s'est engagé à saper notre système et notre démocratie. Et essayer de le dépeindre d'une autre façon est, je pense, stupéfiant. Cela pose un danger à notre pays. »
Donald Trump répond encore sur Twitter
Pour ces deux experts du renseignement, Donald Trump est le jouet de personnalités fortes comme le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, et le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, qui flattent l'égo du 45e président des Etats-Unis pour le manipuler.
Dans un tweet, le président a accusé Brennan, Clapper mais aussi James Comey, ancien directeur du FBI, d'être des « politicards ». Brennan a répondu que Trump cherchait à délégitimer l'analyse de la communauté du renseignement, ajoutant : « Vu l'émetteur de cette critique, je la vois comme un badge d'honneur. »