Colombie: assassinat d'un chef indien par l'ELN

En Colombie, la trêve a été violée : la guérilla de l'ELN a reconnu dimanche 30 octobre avoir assassiné un leader indien. Aulio Isarama, 29 ans, avait été tué mercredi dernier dans le département du Choco, au nord-ouest du pays. Après la guérilla des Farc qui a remis les armes, l'ELN est engagé dans des négociations de paix avec le gouvernement. Elles se tiennent à Quito, en Equateur. Accordée pour trois mois, la trêve bilatérale est entrée en vigueur le 1 octobre. Et devrait se poursuivre.

Avec notre correspondante à Bogota,  Marie-Eve Detoeuf

Depuis cinq jours, les Indiens accusaient l'ELN du meurtre d'Aulio Isarama. Le gouvernement restait prudent, l'ONU et l'Eglise catholique, qui font partie de la mission de vérification du cessez-le-feu, aussi.

La trêve est la première jamais déclarée par l'ELN en un demi-siècle d'existence. Et, lundi, en admettant le crime, les guérilleros ont demandé pardon. Une pratique qui n’est pas nouvelle pour l’ELN qui a longtemps été dirigée par un curé catholique.

Le gouvernement, tout en condamnant lundi l'action de l'ELN, a annoncé que celle-si ne remettait pas en cause la trêve ni les négociations. Mais, l'incident fragilise évidemment les négociations en cours.

Deux questions se posent : les chefs de l'ELN qui négocient à Quito contrôlent-ils leurs troupes sur le terrain ? D'autre part, comment vérifier un cessez-le-feu tant que les guérilleros de l'ELN sont dispersés dans le pays ? Le gouvernement qui a fait la paix avec les FARC voudrait bien que l'ELN suive leur exemple et regroupe ses effectifs. Ce n'est pas gagné.

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