Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Depuis cinq jours, les Indiens accusaient l'ELN du meurtre d'Aulio Isarama. Le gouvernement restait prudent, l'ONU et l'Eglise catholique, qui font partie de la mission de vérification du cessez-le-feu, aussi.
La trêve est la première jamais déclarée par l'ELN en un demi-siècle d'existence. Et, lundi, en admettant le crime, les guérilleros ont demandé pardon. Une pratique qui n’est pas nouvelle pour l’ELN qui a longtemps été dirigée par un curé catholique.
Le gouvernement, tout en condamnant lundi l'action de l'ELN, a annoncé que celle-si ne remettait pas en cause la trêve ni les négociations. Mais, l'incident fragilise évidemment les négociations en cours.
Deux questions se posent : les chefs de l'ELN qui négocient à Quito contrôlent-ils leurs troupes sur le terrain ? D'autre part, comment vérifier un cessez-le-feu tant que les guérilleros de l'ELN sont dispersés dans le pays ? Le gouvernement qui a fait la paix avec les FARC voudrait bien que l'ELN suive leur exemple et regroupe ses effectifs. Ce n'est pas gagné.