Le ministère québécois du transport exige tois choses. D’une part, l’entreprise de San Francisco doit vérifier les antécédents judiciaires de ses chauffeurs avant qu’ils ne puissent accéder au site d’Uber. Il faut également que les véhicules utilisés par les clients fassent l’objet d’une vérification technique tous les ans. Et enfin, et c’est surtout là où le bât blesse, les chauffeurs doivent suivre 35 heures de formation, au lieu des 20h jusqu’alors prescrites. Pour le porte-parole d’Uber au Québec, 35h, c’est beaucoup trop. Il a même comparé cette contrainte à celle d’aller suivre une formation à l’Institut d’hôtellerie du Québec pour ceux et celles qui louent leur appartement sur AirBnB.
Uber menace de se retirer
Difficile de dire si l'entreprise multinationale mettra ses menaces à exécution. Ses représentants au Québec refusent de commenter la situation. Il se peut très bien qu’il s’agisse d’un coup de bluff, et qu’après-demain les chauffeurs continuent de prendre en charge les clients comme d’habitude. Pour l’instant, peu de voix s’élèvent parmi les autorités pour défendre ce modèle d’entreprise. Bien sûr, les particuliers qui ont investi pour acheter des voitures neuves en espérant gagner des revenus importants en transportant les gens s’inquiètent à l’idée de voir leur gagne-pain disparaître. Du côté des taxis, on n’ose pas trop se réjouir trop vite. L’arrivée d’Uber il y a trois ans au Québec a fait mal à ce secteur. D’abord, il leur a fallu moderniser les moyens de paiement offerts aux clients, pour eux aussi leur faciliter l’utilisation de cartes bancaires. Puis la propreté et le confort des voitures se sont améliorés. Malgré ces efforts, les revenus de plusieurs chauffeurs ont baissé car la concurrence, désormais, est forte.
Autopartage, covoiturage peuvent concurrencer Uber
Plusieurs spécialistes avancent que déjà le modèle d’affaires s’avère dépassé, et que d’autres concurrents pourraient bientôt arriver sur le marché. Une ville comme Vancouver, à l’autre bout du Canada, n’a jamais permis à Uber de s’implanter, et pourtant les gens s’y déplacent facilement. Cette métropole de l’ouest Canadien se classe même comme la première ville au monde à utiliser le service d’automobiles en libre-service, Car2Go. Le principe est simple, les adhérents prennent le véhicule là où ils ont besoin, et le laissent là où ils souhaitent. Vancouver compte aussi un grand nombre de voitures partagées, ainsi que des chauffeurs pratiquant le covoiturage. Une abondance de moyens de transports qui ne s’explique peut-être pas seulement par l’absence d’Uber. Le stationnement coûte en effet une fortune dans cette ville coincée entre mer et montagnes.