Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
Le différend commercial entre Boeing et Bombardier a inspiré au Premier ministre québécois une déclaration incendiaire . « Le Québec a été attaqué », a déclaré Philippe Couillard qui a poursuivi en disant: « Boeing a peut-être gagné une bataille, mais croyez-moi, la guerre est loin d'être finie ».
Il faut dire que le gouvernement québécois a investi 1 milliard de dollars dans la division CSeries de Bombardier. Un avion particulièrement adapté aux liaisons fréquentes entre de petites villes américaines, car il s'agit d'appareils d'une centaine de places.
Même si Boeing ne dispose pas de produits semblables, le constructeur refuse de voir son concurrent occuper le marché. Voilà pourquoi il accuse Bombardier de dumping, sachant qu'il faudra sans doute plus de deux ans pour que les tribunaux internationaux tranchent la question.
Or sans les commandes américaines, le CSeries, qui démarre sa carrière, risque de ne jamais prendre son envol. Ce qui pourrait priver d'emplois des dizaines de milliers de salariés au Canada. Conscient du problème, le Premier ministre du Canada menace indirectement Boeing. Son gouvernement pourrait ne jamais acheter les 18 avions de combat du constructeur américain.