Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
C'est par hasard, en sentant quelque chose de chaud derrière un mur du bureau présidentiel, que l'équipe de sécurité de Lenín Moreno a détecté la caméra cachée. L'appareil avait été installé il y a sept ou huit ans à la demande de l'ancien président Rafael Correa qui, selon M. Moreno, « n'a pas eu la délicatesse de le prévenir ».
Se déclarant « surpris et furieux » sur son compte Twitter, le chef de l'Etat affirme que les images de la caméra étaient transmises au portable de l'ancien président Correa. Parlant de « violation à son intimité » et à la sécurité présidentielle, Lenín Moreno a demandé une enquête dont les résultats doivent être connus dans un peu plus d'une semaine.
« Souriez, vous êtes filmés »
De Belgique, Rafael Correa a accusé son successeur d'être « ridicule ». Dans une transmission de Facebook Live, il a essayé de mettre les rieurs de son côté en montrant une pancarte « Souriez, vous êtes filmés ».
Cet épisode montre que les relations entre les deux hommes ont dépassé toute possibilité de réconciliation. En à peine trois mois, le président Moreno a déjà bien pris le contrepied de son prédécesseur, lançant une politique de dialogue avec l'opposition, les indigènes et les médias privés, ou critiquant la situation économique dont il a hérité.
Parlant d'une justice « aujourd'hui indépendante », il pousse à l'investigation des cas de corruption du régime précédent, y compris les soupçons touchant son vice-président Jorge Glass, proche de M. Correa, qu'il a démis de toute fonction.
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