Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Santiago Maldonado a-t-il été victime d’une bavure de la gendarmerie, que les forces de sécurité voudraient occulter ?
Dans la foule qui bat le pavé place de Mai, beaucoup le croient, comme Ariel : « L’Etat doit se porter responsable de toute personne portée disparue, comme c’est le cas de Santiago Maldonado. Et les forces armées, ou plutôt de répression, doivent être condamnées pour les délits qu’elles commettent, comme blesser, tuer, ou faire disparaître des manifestants. Nous n’avons pas de preuves concrètes, mais c’est une évidence que, quand les mapuches réclament leurs terres, l’Etat les réprime. »
Réponse du gouvernement exigée
Liliana exige de son côté une réponse du gouvernement du président Mauricio Macri : « Le gouvernement actuel est démocratique, issu d’élections. En charge de l’Etat, il doit donc répondre pour la disparition de Santiago Maldonado. Dans le monde entier, on demande sa réapparition, et nous sommes dans la rue pour exiger qu’il en soit ainsi. »
L’Argentine n’a pas oublié qu’il y a quarante ans, la dictature militaire a fait disparaître des milliers d’opposants. Elle ne veut pas de disparus en démocratie.