Le Centre national des ouragans (NHC) prévient dans son dernier bulletin : « Des inondations catastrophiques sont attendues dans des zones du sud et sud-est du Texas ».
Les habitants ont commencé à se réfugier à l'intérieur des terres, en voiture ou en bus, ce qui a créé d'immenses embouteillages. Beaucoup ont consolidé leurs maisons en prévision de l'ouragan avec des vents prévus de plus de 200 km/heure, des vagues jusqu'à 4 mètres et « des précipitations diluviennes pendant plusieurs jours, l’équivalent d’un an de précipitations localement dans certaines parties du Texas », comme l'explique François Jobard, prévisionniste à Météo-France.
Rockport, petite ville côtière a été la première touchée par la violence d’Harvey, signale notre correspondant aux Etats-Unis, Jean-Louis Pourtet. Palmiers arrachés, vagues géantes, plus d’électricité. Un immeuble s’est effondré, et il n’a pas été possible de secourir immédiatement ceux qui étaient à l’intérieur. Ce sont près de six millions de personnes qui risquent d’être affectées par la tempête dans des villes telles que Corpus Christi, San Antonio ou Houston. Le pire est à venir, car Harvey va rester stationnaire pendant cinq ou six jours au-dessus de la région, prolongeant le calvaire des résidents.
Elevation du niveau de la mer
« C’est un ouragan qui va s’accompagner d’une surcote du niveau de la mer. La surcote, c’est une élévation du niveau de la mer due aux effets des vents violents. On attend une surcote de 1,5 mètre à localement 4 mètres. Donc, c’est considérable et c’est le premier risque pour les personnes et pour les infrastructures », ajoute François Jobard, de Météo-France.
Des hôpitaux ont aussi évacué leurs malades vers des établissements plus sûrs. Le gouverneur du Texas a déclaré préventivement la situation de catastrophe pour 30 comtés.
Les raffineries installées le long de la côte texane qui représentent un tiers des capacités du pays pourraient être endommagées à cause des inondations et des vents violents. Dans le golfe du Mexique, plusieurs plateformes de forage ont été évacuées, et à la Bourse de New York, le cours du pétrole a terminé en baisse.
Un « désastre très important » à venir
Les autorités ne craignent pas de parler de « désastre très important » à venir et affirment que toutes les dispositions sont prises au niveau de l’Etat et du gouvernement fédéral pour se préparer au mieux pour la tempête. La grande crainte des autorités, c’est que les habitants des zones menacées ne suivent pas les consignes d’évacuation.
En gros, une majorité a pris au sérieux les avertissements, mais certains ont décidé de rester, clouant des planches sur leurs fenêtres et construisant des barrières avec des sacs de sable qui n’offriront probablement aucune protection face à un ouragan de catégorie 4.
Les magasins sont pris d’assaut, mais leurs étagères sont souvent vides, chacun faisant des réserves d’eau, de nourriture, de torches électriques et de piles.
Harvey pourrait être la plus grosse tempête depuis Katrina. Forte de cette experience, la FEMA, l’agence fédérale des situations d’urgence a pris ses dispositions et est prête à apporter les secours qui seront nécessaires. De nombreux centres seront ouverts pour les sinistrés. Le gouverneur du Texas a mobilisé 700 réservistes de la garde nationale.
Le président Trump qui veut éviter les erreurs de Bush avec Katrina qui avait fait 1 800 morts en 2005, suit la situation de près et a déjà promis l’assistance fédérale. Donald Trump se rendra au Texas « en début de semaine prochaine », a annoncé ce vendredi soir la Maison Blanche.
Une société de consultants immobiliers a estimé que l’ouragan pourrait détruire plus de 200 000 maisons et causer pour près de 40 milliards de dégâts. Les raffineries de pétrole qui longent la côte ont cessé leurs activités, provoquant déjà une hausse du prix de l’essence. Le Texas s’apprête à vivre sa nuit la plus longue.