La présidente Michelle Bachelet en avait fait une promesse de campagne, elle a obtenu gain de cause. L’avortement thérapeutique va être dépénalisé au Chili. Le Tribunal constitutionnel a tranché lundi 21 août, il a rejeté les deux recours de la droite conservatrice qui invoquait le droit à la vie, par six voix contre quatre. Elizabeth Bunster de la plateforme « le Chili c'est la vie », qui regroupe plus de 50 organisations de la société civile, regrette cette décision. A ses yeux, il s’agit d’un « jour très triste » pour le Chili. Elle « se rend compte que le pays, en particulier le gouvernement, avec cette loi, propose des alternatives qui ne sont pas solidaires ». Elle estime que, « pour les femmes, ce sont des alternatives de mort, et pour l'enfant et pour la femme ».
« Une victoire pour les Chiliennes »
En revanche, pour Claudia Dides de l'ONG Miles, qui se bat depuis des années pour la légalisation de l'avortement, c'est une belle victoire. « Le Chili a franchi une étape historique, on a reconnu notre combat, on a vaincu les groupes intégristes, fascistes, et conservateurs de ce pays. C'est une victoire pour les Chiliennes, les filles et les adolescentes, toutes celles qui pourront désormais se faire avorter dans de bonnes conditions, dans les hôpitaux publics. Aujourd'hui, le Chili a une loi sur l'avortement », se réjouit cette militante.
Le dictateur Augusto Pinochet avait interdit en 1989 l'avortement quelle qu'en soit la raison, alors qu'il était autorisé pendant plus de 50 ans auparavant. Pour la présidente Michelle Bachelet, cette loi est le « minimum dû par le Chili à ses femmes ».