Avec notre correspondante à Caracas, Andreina Flores
Au Venezuela, une intervention des forces militaires spéciales commandées par le ministère de l'Interieur a fait au moins 37 morts à la prison de Puerto Ayacucho, au sud du pays. Le gouverneur de l'Etat d'Amazonas, Liborio Guarulla, a été le premier a qualifier l'événement de « massacre » sur Twitter.
Joint par RFI, il assure qu'il ne s'agissait pas d'une mutinerie. « Ils n'ont fait aucune révision, explique-t-il. Ils ont tout simplement ordonné une attaque armée contre les prisonniers de ce centre judiciaire. On n'a pas trouvé d'armement, il ne s'agissait pas de contrôler une révolte ».
Surpopulation carcérale
De son côté, le nouveau procureur général, Tarek William Saab, a confirmé le bilan de 37 morts et ordonné une enquête sur le terrain. La population enregistrée dans le centre de réclusion temporaire de Puerto Ayacucho était de 103 prisonniers : 40% d'entre eux aurait été tué.
Selon Liborio Guarulla, outre les 37 morts, quatre détenus ont été blessés, 61 ont été transférés vers d'autres centres de détention après les faits, et un est parvenu à s'enfuir dans la confusion.
Le parquet général a indiqué quant à lui que 14 fonctionnaires avaient été blessés au cours des violences. En avril, des affrontements entre détenus appartenant à des bandes rivales avaient fait 12 morts et 11 blessés dans la prison de Puente Ayala, à Barcelona, dans l'est du pays.
Un mois plus tôt, les ossements de 14 personnes avaient été découverts dans une fosse commune du pénitencier général de San Juan de Los Morros, dans le centre du pays. La pire mutinerie au Venezuela remonte à 2013, avec 60 morts et plus de 150 blessés, dans la prison d'Uribana, dans l'Etat de Lara, dans l'ouest du pays.
Fin 2016, la population carcérale était de 88 000 détenus au Venezuela, selon l'ONG Una Ventana a la Libertad, pour une capacité officielle de 35 000 places.