Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Face à la détérioration de la situation politique, économique et sociale au Venezuela, la déclaration de Lima, présentée par le ministre péruvien des Affaires étrangères Ricardo Luna, a utilisé un langage peu diplomatique : « La caricature des institutions démocratiques que l’on voit depuis un bon moment est arrivée à son terme. Ce que nous avons au Venezuela est une dictature. »
Selon Luna, tous les efforts de conciliation menés par des présidents, ex-présidents et jusqu’au Vatican n’ont servi qu’à faire gagner du temps au régime de Nicolas Maduro, sans offrir de solution viable. Parlant d’une situation « sans issue », les 17 pays rassemblés à Lima ont durci leur position.
L'Assemblée constituante « illégitime »
« Nous avons tout d’abord décidé de ne pas reconnaître l’Assemblée constituante, de considérer que tous les actes, toutes les décisions politiques, financières ou administratives de cette Constituante sont illégitimes pour la communauté des pays de la région. Nous allons ensuite demander la libération de tous les prisonniers politiques et la convocation des élections prévues par la loi. »
Cette déclaration n’est pas que rhétorique. Si Caracas souhaite négocier un prêt, une dette ou un accord quel qu’il soit, les 17 pays signataires de la déclaration de Lima ne reconnaîtront l’autorité que de la seule Assemblée nationale dominée par l’opposition, mais aujourd’hui privée de tout pouvoir.
De son côté, Caracas a rapidement condamné la déclaration de Lima, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Alba, l'alliance régionale bolivarienne.