Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Donald Trump n'a pas déclaré l'état d'urgence pour lutter contre la crise des opiacés aux Etats-Unis, mais il n'en a pas moins interrompu ses vacances quelques heures, afin d'être informé en profondeur.
Car les chiffres aussi bien que les faits sont effrayants et appellent une réaction : les overdoses ont notamment augmenté de près de 20% entre 2015 et 2016. Actuellement, ce sont environ 150 personnes qui meurent chaque jour dans le pays, parfois à cause d'une surconsommation d'antidouleurs, parfois parce que l'héroïne a remplacé les prescriptions médicales.
Pas d'annonce concrète
Entouré d'une bonne partie de sa garde rapprochée, le président américain n'a toutefois rien annoncé de nouveau, insistant surtout sur un renforcement du respect de la loi. Dealers, mais aussi médecins et pharmaciens sont accusés de profiter d'un système lucratif. « Nous allons remporter cette bataille, nous n'avons pas d'alternative, a déclaré le président américain. Nous nous devons de l'emporter, pour nos jeunes. Et franchement, nous devons aussi le faire pour un tas d'autres gens, pas forcément jeunes, mais qui sont totalement accros et qui font face à de sérieux problèmes. »
Le fléau touche une partie des électeurs de Trump
Donald Trump marche cependant sur des oeufs. Le fléau touche en grande partie les populations blanches, rurales et désindustrialisées, qui l'ont porté à la présidence.
Le nombre d'overdoses mortelles a toutefois aussi explosé chez les Afro-Américains depuis 15 ans que les règles de prescriptions médicales ont été assouplies et que l'industrie pharmaceutique a intensifié son lobbying. Le fléau est ainsi révélateur de nombreux dysfonctionnements sociaux et économiques du système américain, et n'en sera que plus difficile à endiguer.