Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Sur l'avenue Bolivar, nombreux sont les Vénézuéliens portant des tee-shirts avec l'inscription « en route vers la Constituante ». Parmi eux, Vinder Perez, arrivé tôt ce jeudi matin. Cet avocat l'assure : « la Constituante sera un fait historique ».
« Je vais voter ce dimanche pour la Constituante qui va nous permettre dans un cadre légal de réformer et de compléter la Constitution, explique-t-il. L'intention de la Constituante c'est d'intégrer à la Constitution toutes les missions, les programmes sociaux et les acquis de la Révolution. A 3 jours du vote, je me sens heureux et optimiste : la Constituante va permettre de régler presque 100% de tous les problèmes que nous avons au Venezuela. »
Un enthousiasme partagé par Alizar Dahdah. Ce jeudi, elle est venue apporter son soutien total au président Nicolas Maduro face à l'opposition. « Je rejette toutes les actions de l'opposition parce qu'elle est en train d'essayer d'accéder au pouvoir en détruisant le pays et au prix de la vie de nombreux innocents ! Avec toutes ces grèves, ces blocages, ce boycott à l'élection de la Constituante, je crois que l'opposition fait du mal à tout le peuple », regrette-t-elle.
Au cours de son discours, le président Maduro a proposé à l'opposition de dialoguer dans les heures qui précèdent l'élection, avant de confirmer que le scrutin se tiendrait bien ce dimanche.
L'opposition reste mobilisée
De son côté, l'opposition avait appelé les Vénézuéliens à faire grève depuis mercredi et ce jusqu'à 6 heures du matin ce vendredi. En plus de l'appel à fermer les commerces, des barricades bloquaient notamment certaines routes du pays et certaines avenues de plusieurs quartiers de Caracas.
L'opposition est catégorique : « le pays a été complètement paralysé pendant 48 heures ». Chiffres à l'appui, le vice-président de l'Assemblée nationale a en effet assuré que « le mouvement a été suivi à 90% sur tout le territoire ». Un succès total pour l'opposition qui a remercié les Vénézuéliens pour « ce grand sacrifice dans une situation de crise économique », avant de les encourager à ne pas fléchir et à ne pas céder à la peur du pouvoir qui a interdit toute nouvelle manifestation avant le scrutin de ce dimanche.
L’objectif est désormais d’occuper les principales routes, non plus simplement de Caracas, comme elle l'avait annoncé initialement, mais dans tout le pays quitte « à devoir faire de gros efforts personnels notamment physiques ». Pour l'opposition, l'heure est donc venue de jeter ses dernières forces dans la bataille en se maintenant dans la rue jusqu'à dimanche sans interruption.
Cinq personnes ont déjà perdu la vie dans la répression des manifestations anti-Maduro depuis le début de la grève générale de 48 heures lancée par l'opposition.