Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
350 gourdes soit 4,80 euros, c’est ce que vont désormais être payés les ouvriers des usines haïtiennes de sous-traitance pour une journée de 8h de travail. Ce montant est très loin des 800 gourdes exigés par les syndicats pour contrer les effets de l’inflation qui dépasse désormais les 15%.
Ce tarif de 350 gourdes, Jovenel Moïse ne l’a pas prononcé une seule fois lors de son message à la nation diffusé jeudi soir. Un discours présidentiel appelant au calme, mais qui n’a fait qu’aggraver la situation selon le syndicaliste Dominique St Eloi.
« Le président Jovenel Moïse n’a fait que provoquer les ouvriers et ouvrières. Il nous avait contactés et il n’avait avancé aucun chiffre. Il avait dit qu’il allait faire des concertations avec nous et avec les patrons. Mais sans nous concerter, il a pris cette décision unilatérale, donc en faveur des patrons et son discours leur est favorable. Il ne tient pas compte de la situation des ouvriers qui travaillent, mais n’arrivent pas à acheter à manger et à boire, qui n’arrivent pas à payer l’école pour leurs enfants. C’est pourquoi on garde notre flambeau de mobilisation jusqu’à ce que nos revendications soient prises en compte. »
Dès lundi, les ouvriers des usines de sous-traitance vont retourner dans les rues de la capitale pour exiger une augmentation de salaire plus conséquente que celle accordée par la présidence.