Démission d'un haut responsable de la mission vénézuélienne à l'ONU

Conséquence de la violente crise politique qui secoue le Venezuela depuis avril, un haut diplomate du pays, en poste à l’ONU, vient de démissionner avec pertes et fracas. Isaias Medina n’a pas de mots assez durs envers le régime de Caracas, qui fait face à une vive contestation et dont la répression envers ces manifestations a fait une centaine de morts. Le juriste est le premier diplomate de ce rang à ainsi dénoncer publiquement les « tueries » commises par les autorités de son pays, alors que le Venezuela est actuellement membre du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Avec notre correspondant à New YorkGrégoire Pourtier

Que son ambassadeur assure qu’il ne s’agit pas d’une démission, mais d’un limogeage, est assez anecdotique. Car ce sont bien les mots d’Isaias Medina qui font mal.

Celui qui a été « ministre conseiller » à la mission du Venezuela auprès des Nations unies pendant deux ans a d’abord exprimé toute sa colère dans une vidéo enregistrée dans les locaux mêmes de l’ONU.

Impitoyable avec le régime de Caracas, le haut diplomate demande par exemple au gouvernement «  d’arrêter les meurtres et la violation des droits de l’homme ».
Plus tard, il parlera aussi de « terrorisme d’Etat », de « pure dictature » ou encore de « régime d’apartheid » envers ceux qui ne sont pas d’accord avec le président Nicolas Maduro, qui n’aurait selon lui « aucune légitimité à rester au pouvoir ».

La sortie d’Isaias Medina est fracassante, car l’expert en droit international veut profiter de la situation pour alerter un peu plus la communauté internationale sur une crise politique durant laquelle la répression des manifestations a déjà fait une centaine de morts en quatre mois.

Certains pays, Etats-Unis en tête, menacent de nouvelles sanctions contre le Venezuela, dont le ministre des Affaires étrangères rencontrait ce vendredi le secrétaire général de l’ONU.

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