Ils étaient des milliers d’Afro-Colombiens vêtus de blanc dans les rues de Buenaventura dimanche pour réclamer au gouvernement des investissements concrets dans le domaine de la santé, de l’eau et de l’éducation, pour les sortir de la misère.
Victimes des bandes criminelles, les habitants de Buenaventura étaient massivement descendus dans la rue il y a trois ans pour réclamer plus de sécurité et d’investissements dans cette ville où 70% de la population majoritairement afro-colombienne est au chômage.
Le président Juan Manuel Santos, en pleine campagne pour sa réélection, avait déployé l’armée pour sécuriser la ville, mais aussi promis 400 millions de dollars pour améliorer la qualité de vie des habitants. Mais trois ans plus tard, ces promesses n’ont pas été tenues. La plupart des investissements ont été versés dans les installations portuaires, la vitrine colombienne sur le Pacifique.
L’an dernier, Juan Manuel Santos a inauguré le port en eau douce qui a coûté 650 millions de dollars et fait du port de Buenaventura le plus moderne du pays. Il a aussi lancé un programme de logements sociaux pour satisfaire les habitants. « Buenaventura a besoin de solutions structurelles, pas de mesurettes », a pesté l’évêque de Buenaventura, Monseigneur Epalza.
La situation commence à préoccuper les entrepreneurs dont les marchandises sont bloquées depuis six jours. Les syndicats et les habitants exigent que le gouvernement envoie des représentants compétents pour négocier.