Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Donald Trump peut-il être accusé d'obstruction à la justice, un délit grave, passible de prison ? Et dans son cas, peut-être de destitution. La question se pose après que James Comey, alors directeur du FBI, a révélé à ses proches collaborateurs que le président lui avait demandé de ne pas poursuivre son enquête sur les contacts de Mike Flynn avec des russes.
A-t-il voulu influencer le patron de la police fédérale et s'il l'a renvoyé peu après, est-ce en raison de son refus ? Le New York Times écrivait vendredi 19 mai que Trump avait confié à Sergei Lavrov dans le bureau ovale que depuis qu'il avait limogé Comey, il se sentait mieux. Avait-il peur que celui-ci soit sur le point de découvrir qu'il y avait bel et bien eu collusion entre ses collaborateurs et les Russes pour l'aider à gagner l'élection ?
Mercredi, il avait affirmé qu'il n'avait personnellement eu aucun contact avec la Russie et avait aussi démenti avoir demandé à Comey de laisser tranquille son ancien conseiller Mike Flynn. La situation est si trouble que les avocats de la Maison Banche étudient, à titre préventif, la procédure de destitution, afin d'être prêts à défendre le président.
Une telle éventualité, de l'avis général, reste toutefois très éloignée et assez improbable. James Comey pour sa part a accepté de témoigner publiquement devant le Congrès à la fin du mois. Ce sera une captivante audition.