Donald Trump met la pression sur l'ex-chef du FBI James Comey

Le scandale politique déclenché par le limogeage du patron du FBI en début de semaine fait de plus en plus de vagues. Comme à son habitude, le président Donald Trump a lancé un nouveau pavé dans la marre en menaçant ouvertement James Comey via son compte Twitter.

Les Américains sont habitués à se réveiller avec les tweets de Donald Trump, qui aime à communiquer de très bonne heure. Cette semaine, le président américain avait déjà été inspiré et grossier, mais ce vendredi, ce ne sont pas moins de sept messages agressifs qui ont été postés en l’espace d’une heure et demie, rapporte notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier.

Ce sont d'abord les démocrates qui sont visés. Le président américain affirme qu'ils auraient monté le « canular » sur les liens entre son équipe Trump et la Russie, comme une excuse pour leur défaite électorale de novembre. Le locataire de la Maison Blanche s'en prend ensuite aux médias, accusés de faire des heures supplémentaires pour diffuser des « fake news ». 

Puis Donald Trump prend la défense de ses porte-parole, qu’il a largement contredits la veille dans une interview à la chaîne télévisée NBC, expliquant qu’il était tellement actif qu’on ne pouvait pas être parfaitement précis sur ce qu’il fait. « Et si ça ne vous plaît pas, on a qu’à carrément supprimer les points presse », menace-t-il.

Et ce n'est pas fini. Avec un ton de cour d’école, le président américain tente d’intimider le patron du FBI limogé mardi. « James Comey ferait bien d'espérer qu'il n'existe pas d'enregistrements de nos conversations avant qu'il ne commence à faire des révélations à la presse ». Le président américain paraît de plus en plus agité. Il est sous le feu des critiques depuis sa décision de limoger le patron du FBI qui enquête actuellement sur de possibles liens entre l'équipe Trump et la Russie.

Ce qui a probablement suscité cette nouvelle colère présidentielle, c'est un article publié jeudi soir par le New York Times. Le quotidien cite, sous couvert d'anonymat, deux personnes de l'entourage de James Comey. Selon elles, le président – lors d'un dîner en tête à tête – aurait demandé à deux reprises au directeur du FBI de l'assurer de sa loyauté, ce que James Comey aurait refusé.

Dans son tweet de ce vendredi matin, Donald Trump sous-entend donc que cette conversation privée a été enregistrée. Pour le moment on ne sait pas si de tels enregistrements existent véritablement.

Deux enquêtes sont en cours au Congrès pour déterminer s'il y a eu collusion avec la Russie pour favoriser la candidature du républicain au détriment de son adversaire démocrate Hillary Clinton.

Cette tempête de tweets est-elle une nouvelle preuve que le président a du mal à contrôler ses nerfs ou bien le fruit d’une habile stratégie ? Si les messages ont été largement commentés vendredi, les éditorialistes concluaient souvent que cela ne suffirait pas à détourner l’attention des problèmes de fond de la présidence Trump.

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