À la Une: Donald Trump et les frappes américaines en Syrie

Pour la première fois depuis son investiture, Donald Trump marque des points aux yeux de journaux qui n’ont cessé de le critiquer ces dernières semaines et mois.

« À l’aide de plusieurs douzaines de missiles Tomahawk, Donald Trump a interrompu le débat que la communauté internationale entretient depuis trop longtemps sans aucun résultat : que faire de Bachar el-Assad ? », constate par exemple le Chicago Tribune. Le journal voit dans ces frappes avant tout « une indication sur le véritable profil du président ».

« Donald Trump a eu raison de frapper le régime de Bachar el-Assad », se félicite de but en blanc le New York Times. « Monsieur Trump a beau ne pas vouloir être « le président du monde », quand un tyran viole ostensiblement le droit international   dans ce cas l’interdiction d’utiliser des armes chimiques   le monde attend des États-Unis une réaction. C’est ce que Monsieur Trump a décidé de faire. Et rien que pour cela il devrait être salué. Mais la vraie question est de savoir ce qui vient après », souligne le quotidien. « Et pour cela, il faut mettre en avant une chose pour laquelle l’administration n’a jusqu’à présent montré que très peu d’intérêt : une diplomatie réfléchie ».

Beaucoup d’éditorialistes s’interrogent aujourd’hui justement sur la capacité et la volonté de Donald Trump d’endosser le rôle de chef des armées.
 
« Avec la décision de mener des frappes sur une cible syrienne, Donald Trump a envoyé un message nécessaire. Maintenant il doit tenir bon », estime le Miami Herald. « Le président américain a décidé de défendre ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. Il doit continuer ».

Le Washington Post est sceptique : « La nation s’est désormais habituée aux déclarations boursouflées et exagérées du président Trump. Mais ces derniers jours, la rhétorique de Monsieur Trump s’est aventurée sur un terrain sérieux en prenant position sur deux crises internationales scabreuses : la Syrie et la Corée du Nord ». Et le Washington Post de conclure : « c’est là que des mots peuvent devenir dangereux s’ils ne s’avèrent pas liés à une action ou une stratégie ».

Même son de cloche dans les colonnes du Baltimore Sun : « L’avis de Monsieur Trump sur la guerre en Syrie a changé d’une seconde à l’autre en voyant à la télévision des images des victimes de l’attaque chimique en Syrie. Nos alliés devraient s’interroger : car l’opinion du président pourrait changer à nouveau lorsqu’il verra les images des premiers morts dans les rangs de l’armée américaine. Dans une telle situation, le leadership demande constance et détermination. Jusqu’ici Monsieur Trump n’a fait preuve que d’irresponsabilité ».

Un mort lors des manifestations contre le gouvernement au Venezuela
 
Au Venezuela, la mobilisation de l’opposition contre le gouvernement de Nicolas Maduro s’est terminée hier par des violents affrontements entre forces de l’ordre et manifestants.

Des marches ont eu lieu un peu partout à travers le pays. « Une journée de résistance » titre le journal 2001 en grandes lettres au-dessus de photos pleine page montrant des foules de manifestants. « Les rues s’échauffent et la crise politique s’aggrave », constate de son côté en Une le quotidien Version final. La plus importante manifestation s’est tenue à Caracas, où plusieurs milliers de personnes ont voulu rejoindre le centre-ville à pied en empruntant une autoroute. Mais leur avancée a été stoppée par la Garde nationale bolivarienne. « Les citoyens déterminés n’avaient pas peur », salue le journal d’opposition El Nacional. « Pendant trois heures ils ont résisté à la répression, aux gaz lacrymogènes lancés par des hélicoptères de police, aux tirs de plombs et aux jets d’eau ».

Bilan : des dizaines de blessés et un mort. « Jairo Ortiz, 19 ans, étudiant en ingénierie, a été tué d’une balle en pleine poitrine », rapporte El Universal. « Il est décédé à l’hôpital. Le Défenseur du Peuple a annoncé l’ouverture d’une enquête ». Malgré ces incidents, l’opposition appelle à une nouvelle journée de mobilisation ce samedi, annonce le quotidien 2001. « Nous voulons le double de gens dans les rues », a lancé le député d’opposition et vice-président du parlement, Freddy Guevara.

De son côté, le gouvernement a fait état de 30 arrestations. « Le vice-président vénézuélien, Tareck El Aissami, félicite les forces de l’ordre pour avoir déjoué des actions violentes planifiées », selon lui, « par l’opposition pour semer le chaos durant cette journée de manifestation », écrit Ultimas Noticias. Le quotidien, proche du gouvernement, cite aussi le chef de l’Etat, Nicolas Maduro, qui assure que le Venezuela est en paix, en train de produire et de travailler. « Les petits foyers violents ont été neutralisés sans avoir atteint leur objectif : semer la violence à Caracas », a déclaré le président.

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