Dimanche soir encore, les secouristes continuaient à sortir les corps attrapés sous la boue et les pierres, avec l'aide des habitants, tandis que les autorités organisaient la distribution de vivres, d'eau, de vêtements et de couvertures. Plus de 1000 personnes auraient perdu tout ou partie de leur maison et il faudra des mois à Mocoa pour reconstruire ce qui a été détruit, rapporte notre correspondante à Bogota, Zoe Beri.
Le pays découvre peu à peu que cette tragédie aurait pu être évitée si les autorités avaient écouté les alertes régulières de plusieurs organisations environnementales. En 2014, un éboulement avait changé le cours de l'une des rivières qui a débordé dans la nuit du vendredi au samedi 1er avril, et d'énormes pierres avaient dévalé les montagnes sous la pression des pluies.
Une catastrophe annoncée par les organisations de défense de l'environnement
Une étude reprise à l'époque par la presse locale décrivait parfaitement ce qui a fini par arriver. Un rapport de juin 2016 émanant de l'autorité environnementale de la région, Corpo Amazonia, recommandait l'évacuation du quartier qui a été le plus touché, et le relogement de ses habitants.
La Colombie fait face régulièrement à ce genre de catastrophe. Sa topographie, associée à la déforestation galopante la rendent vulnérable aux glissements de terrain. Un rapport officiel pointait récemment que le département du Putumayo était l'un de ceux qui avait le plus perdu sa couverture forestière.
Chaque saison pluvieuse apporte son lot de victimes mortelles. Et ces derniers mois, en raison du phénomène climatique El Niño, la zone andine a été particulièrement arrosée en Colombie mais aussi au Pérou et en Equateur. Mocoa n'était qu'une zone à risque, oubliée, parmi d'autres.