avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Après avoir convoqué un Conseil de défense de la Nation qui aura duré moins de quatre heures, le président vénézuélien a donc exhorté le Tribunal suprême de Justice à revoir ses décisions au nom de « la stabilité constitutionnelle ». Il faut rappeler que la pression internationale a été vive ces derniers jours. Les Etats-Unis, l'Union européenne et de très nombreux pays de l'Amérique latine ont rapidement condamné les décisions du Tribunal suprême de Justice.
L'estocade a été portée ce vendredi par la procureure générale de la République, Luisa Ortega, pourtant réputée proche alliée du pouvoir. Elle est le premier haut fonctionnaire de l'Etat à avoir critiqué l'acte rendu par le Tribunal Suprême de Justice, dénonçant « au nom d'un impératif historique », cette décision qui marque selon elle « une rupture de l'ordre constitutionnel ».
Même si le président a rappelé le rôle éminent que joue le Tribunal suprême de Justice, on notera ce pas en arrière alors que l'opposition a appelé les Vénézuéliens à se rassembler ce samedi 1er avril pour protester contre ce qu'elle considère comme « un coup d'Etat ». « Il y a eu un coup d’Etat dans mon pays. Nous demandons la restauration de l’ordre constitutionnel », déclarait vendredi Henrique Capriles, le leader de l'opposition. De son côté, le président Maduro a appelé l'opposition « à reprendre le chemin du dialogue national ».