Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
Fermée ce mercredi faute de carburant, c'était la cohue ce jeudi 23 mars devant cette station d'essence à l'est de la capitale. A bord de sa Chevrolet, cet automobiliste ne cache pas sa colère.
« Depuis très tôt ce matin je cherche à faire le plein, explique-t-il. Ici, cela fait deux heures et demie que j'attends. Dans ce pays, il faut faire la queue pour n'importe quel service, pour acheter à manger et maintenant pour avoir de l'essence. Ça me fait du mal de voir ça : ce gouvernement est en train de détruire notre pays, nos richesses, il est en train de tout détruire. »
Un mécontentement que partage cette autre conductrice sur le point de faire le plein. La veille, elle avait cherché de l'essence... en vain. Dans ce pays de l'or noir, elle dénonce une situation « totalement surréaliste ».
« C'est injuste : comment un pays pétrolier comme le Venezuela peut manquer d'essence, c'est inexplicable ! Et comment font les chauffeurs de taxi ou les camions qui transportent des marchandises ? Bien sûr que je suis angoissée car nous ne savons pas réellement ce qui se passe. J'espère que cette situation va vite se résoudre parce que sinon, ça pourrait devenir un détonateur ».
La compagnie pétrolière PDVSA, elle, se veut rassurante : l'entreprise a assuré ce jeudi que « les 17 usines de distribution de carburant du pays sont pleinement opérationnelles ».