Brésil: 83 nouvelles enquêtes ouvertes dans l’affaire Petrobras

Au Brésil, le scandale Petrobras, du nom du géant pétrolier national, prend une nouvelle dimension : l'étau se resserre autour des politiciens accusés de corruption. Le procureur général Rodrigo Janot a demandé l'ouverture de 83 nouvelles enquêtes dans le cadre de l'opération « Lava Jato » (Lavage express), qui ébranle depuis trois ans la classe politique brésilienne.

C'est une véritable tempête judiciaire à laquelle se préparent les parlementaires brésiliens. Officiellement, on ne connaît pas encore les noms des personnes concernées, car le dossier est toujours sous le sceau du secret judiciaire. En attendant sa levée demandée par le procureur, la presse a déjà eu vent de certains politiciens visés par l'enquête. Elle se base sur des confessions de 77 cadres de l'entreprise Odebrecht, qui ont négocié une réduction de peine contre ces révélations explosives. La liste se lit comme le who's who de la politique brésilienne.

Deux anciens présidents, Dilma Rousseff et Lula, figurent parmi les accusés. Presque tous les ténors de la majorité du centre-droit, y compris cinq ministres du gouvernement Temer, sont également cités dans la requête du procureur. Dans cette liste dévoilée par la presse brésilienne figurent également le président de la Chambre des députés Rodrigo Maia et le président du Sénat Eunicio Oliveira.

Des parlementaires d'au moins cinq partis figurent dans cette liste : des membres du PMDB de l'actuel président Michel Temer ; du Parti des travailleurs de l'ex-président Lula et de Dilma Rousseff ; du parti de la social-démocratie brésilienne PSDB, dont son président Aécio Neves, ex-candidat à la présidentielle battu par Dilma Rousseff en 2014, fait aussi partie des personnalités visées.

Qui va tomber et qui va s'en sortir ? Voilà la question qui préoccupe le gouvernement, confronté par ailleurs à une vague de protestation contre la réforme des retraites.

Il appartient, à présent, à la Cour suprême de décider de la suite, car c'est la seule instance à pouvoir juger les ministres et les parlementaires. D'après le procureur Rodrigo Janot, les témoignages accablants révèlent un niveau de corruption sans commune mesure au Brésil.

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