Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Plusieurs guérilleras qui avaient déserté ont reconnu sa photo. Sans hésiter. C’est sur la base de leur témoignage que la justice colombienne accuse Hector Arboleda d’avoir pratiqué plus de 500 avortements forcés, sans anesthésie et dans des conditions d’hygiène parfois lamentables.
Mais, quand Hector Arboleda a été arrêté à Madrid, en 2015, les FARC ont démenti que l’homme n’ait jamais fait partie de leur organisation. Le chef guérillero Ivan Marques avait alors dénoncé un montage judiciaire. Le sujet est brûlant. Pour les FARC, la maternité n’est pas compatible avec la guerre. Dans le maquis, la contraception était obligatoire. Et l’avortement était un droit, ce qui n’est pas le cas en Colombie.
Les FARC nient avoir obligé des femmes à avorter. Mais les combattantes de base qui parlent désormais le disent : « Parfois on n’avait pas le choix ». Le parquet colombien n’a pas exclu que Hector Arboleda puisse bénéficier à terme des réductions de peines octroyées dans le cadre du processus de paix. S’il est prouvé qu’il faisait bien partie des FARC.