Avec notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle
Si la coca est un produit consommé partout en Bolivie, la nouvelle loi sur la « feuille sacrée » est loin de faire l'unanimité. Elle soulève la colère chez les cocaleros, les producteurs de coca, de la région des Yungas, notamment.
Traditionnellement, c'est la feuille de cette région qui est mâchée, car son goût est meilleur. Mais une grande partie des hectares légaux ajoutés par le nouveau texte le sont dans la zone du Chapare. L'opposition et les producteurs des autres zones dénoncent une culture qui ne serait pas destinée aux usages traditionnels - mastication ou infusion -, mais au trafic de drogue.
Pour Evo Morales, il n'est pas absolument pas question de drogue : « Peut-être que dans la culture occidentale il y a ce problème, illégal, de la consommation de cocaïne. Ils détournent une partie de notre feuille de coca. Mais nous ne sommes pas de la culture de la cocaïne. »
Le président veut destiner ces hectares de coca à l'industrie alimentaire et espère un jour exporter ces produits à l'étranger. Oui, mais voilà, aujourd'hui il est interdit de sortir du pays ne serait-ce qu'avec un seul sachet d'infusion de coca.