Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
Len Van Heest va sans doute se retrouver dans un avion à destination des Pays-Bas dès lundi, même si, depuis des années, il lutte pour échapper à ce voyage forcé. Lui, qui est arrivé en 1959 au Canada, n'a jamais pu obtenir la citoyenneté de ce pays.
Atteint de maniaco-dépression, Len Van Heest a commis de nombreux délits liés à cette maladie mentale se retrouvant en prison plus souvent que la moyenne. Or, depuis 2013, une loi canadienne prévoit la possible expulsion de son territoire de personnes condamnées à 6 mois de prison, si elles sont nées ailleurs.
Même s'il ne parle pas néerlandais, et n'a plus de famille proche aux Pays-Bas, le quinquagénaire de Colombie-Britannique risque de faire les frais de cette législation.
Le cas de Len Van Heest n'a rien d'unique. Chaque année, des centaines d'habitants du Canada sans passeport de ce pays sont expulsés vers leur terre d'origine après une condamnation à la prison.
Une récente étude s'inquiète de ce phénomène touchant de nombreux Jamaïcains élevés au Canada. Expulsés dans un pays où sévissent les bandes organisées de criminels, ils deviennent une main-d’œuvre de choix pour développer le trafic de drogue vers l'Amérique du Nord.