Il était couché dans un hamac près d'une laverie automatique de voitures à Altamirano, lorsque vers 19 h heure locale, deux hommes à moto l'ont criblé de balles. Cecilio Pineda Brito est décédé à l'hôpital.
Le journaliste avait déjà reçu plusieurs menaces de mort. Il couvrait et diffusait sur Internet l'actualité de la Tierra Caliente, une zone très violente de culture de marijuana et d'opium qui connaît depuis plusieurs mois une vague d'enlèvements.
Pour Balbina Flores Martinez, correspondante au Mexique pour Reporters sans frontières (RSF), le travail dans ces zones de fort trafic de drogue est très dangereux pour les journalistes locaux.
« Il s'agit du premier journaliste assassiné dans le pays en 2017. Cecilio Pineda Brito exerçait en tant que journaliste depuis plus de quinze ans. En 2015, il avait déjà été victime d'un attentat alors qu'il rentrait chez lui », explique-t-elle.
Il ne fait pas bon couvrir l'actualité dans certaines régions du pays
« En plus, cet endroit, Altamirano, où il vivait, marque la frontière avec l'Etat de Michoacán, une région où persistent les affrontements entre les groupes liés au trafic de drogue », ajoute Balbina Flores Martinez.
Et de citer le cartel Jalisco Nouvelle Génération, ce qu'il reste de la famille Michoacana ainsi qu'un groupe appelé les Viagras, « qui exercent un conflit très violent dans cette zone ».
« Il est très difficile d'exercer le travail de journaliste dans l'Etat de Guerrero à cause de tout cela, sans oublier le fait que c'est aussi une région d'une très grande pauvreté », conclut la journaliste.
RSF a annoncé début février que le Mexique était le pays d'Amérique latine le plus dangereux pour le journalisme, avec 99 journalistes assassinés entre 2000 et 2016. Le Mexique est 3e dans ce classement mondial, derrière la Syrie et l'Afghanistan.