Avec nos correspondants à Washington, Anne-Marie Capomaccio et à Mexico, Patrick John Buffe
C’est une mission déminage qui attend les ministres Tillerson et Kelly. Le « dossier mur » tout d’abord : le président Trump affirme qu’il sera construit aux frais des Mexicains, et que si ces derniers refusent, les Etats-Unis se rembourseront en taxes sur les importations.
La survie de l’ALENA, l’accord de libre-échange, n’est par ailleurs pas assurée. En recevant le Premier ministre canadien, Donald Trump avait pointé du doigt le Mexique, un partenaire avec lequel « les échanges sont inéquitables pour Washington ».
L'immigration, un dossier miné
S’ajoutent les nouvelles directives sur les expulsions massives de sans-papiers. Les Etats-Unis vont désormais renvoyer au Mexique les illégaux ayant franchi la frontière au Sud, quelle que soit leur nationalité. Les reconductions immédiates sont jugées inhumaines : en début de semaine, un migrant expulsé à Tijuana, s’est suicidé en se jetant du pont qui relie les deux pays. Enfin, selon les nouvelles règles, si un mineur est appréhendé seul et qu’il a de la famille aux Etats-Unis, ses parents seront poursuivis.
Rex Tillerson et John Kelly vont tenter de faire passer un message très difficile à entendre pour les Mexicains d'autant que quelques heures avant l’arrivée des deux membres du cabinet de Donal Trump, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray, déclarait que son pays n’accepterait pas les mesures migratoires adoptées par les Etats-Unis.
Tout cela laisse présager des négociations longues, complexes et ardues entre les deux voisins, dont la rencontre de ce jeudi ne sera qu’un prélude…