De notre correspondant à Quito, Eric Samson
Avec le temps qui passe, l’impatience de la population se transforme en tension dans les rues et notamment devant les locaux du Conseil national électoral, par exemple à Quito où Napoleon Santamaria est venu manifester : « Les citoyens, nous voulons la réalisation effective d’un deuxième tour, explique-t-il. Tous les sondages et les experts disent qu’il y a ballotage. »
Sur une camionette, le candidat à la vice-présidence Andrès Paez harangue la foule. Une accusation reprise par Guillermo Lasso qui affirme être au deuxième tour. « Ne jouez pas avec la volonté du peuple équatorien, a averti celui qui occupe la deuxième place. Comment peuvent-ils nous dire qu’il va leur falloir trois jours pour dépouiller 12% des suffrages ? Ils n’ont pas honte. C’est une tentative évidente de manipuler les résultats. »
« Gigantesque » manifestation
Alors que le candidat officiel Lenin Moreno ne semble plus écarter l’hypothèse d’un ballotage, le maire d’opposition de la ville de Guayaquil menace d’en venir à des mesures plus radicales s’il n’y a pas de second tour. « Dès aujourd’hui, nous allons commencer à organiser une gigantesque manifestation pour, depuis les rues, défendre le droit à la démocratie », a déclaré Jaime nebot.
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La Conférence épiscopale et le patronat équatorien ont demandé au Conseil national électoral d’accélérer le décompte. Dans un communiqué, le Conseil des généraux de l’armée affirme qu’il garantira le respect de la décision majoritaire du peuple équatorien alors que le ministre de la Défense démentait des rumeurs de soulèvement.