Présidentielle en Equateur: l’absence de résultats alimente le soupçon de fraude

En Equateur, les résultats du scrutin de dimanche ne sont toujours pas connus. Le président du Conseil National Electoral a demandé de trois à cinq jours pour compléter le dépouillement de quelques 12% des suffrages. Le candidat du parti au pouvoir, le socialiste Lenin Moreno est toujours en tête avec 39,07% des suffrages exprimés contre 28,43% pour l’ex-banquier de droite Guillermo Lasso. Faute de résultats définitifs, de nombreux opposants affirment qu’une fraude est en marche.

De notre correspondant à Quito, Eric Samson

Avec le temps qui passe, l’impatience de la population se transforme en tension dans les rues et notamment devant les locaux du Conseil national électoral, par exemple à Quito où Napoleon Santamaria est venu manifester : « Les citoyens, nous voulons la réalisation effective d’un deuxième tour, explique-t-il. Tous les sondages et les experts disent qu’il y a ballotage. »

Sur une camionette, le candidat à la vice-présidence Andrès Paez harangue la foule. Une accusation reprise par Guillermo Lasso qui affirme être au deuxième tour. « Ne jouez pas avec la volonté du peuple équatorien, a averti celui qui occupe la deuxième place. Comment peuvent-ils nous dire qu’il va leur falloir trois jours pour dépouiller 12% des suffrages ? Ils n’ont pas honte. C’est une tentative évidente de manipuler les résultats. »

« Gigantesque » manifestation

Alors que le candidat officiel Lenin Moreno ne semble plus écarter l’hypothèse d’un ballotage, le maire d’opposition de la ville de Guayaquil menace d’en venir à des mesures plus radicales s’il n’y a pas de second tour. « Dès aujourd’hui, nous allons commencer à organiser une gigantesque manifestation pour, depuis les rues, défendre le droit à la démocratie », a déclaré Jaime nebot.

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La Conférence épiscopale et le patronat équatorien ont demandé au Conseil national électoral d’accélérer le décompte. Dans un communiqué, le Conseil des généraux de l’armée affirme qu’il garantira le respect de la décision majoritaire du peuple équatorien alors que le ministre de la Défense démentait des rumeurs de soulèvement.

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