Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
On repart à zéro. Après une semaine de silence, et alors que la polémique enflait, Mauricio Macri, qui a affirmé s'être tenu à l'écart des négociations ayant débouché sur l'accord entre le gouvernement et l'entreprise dirigée par son père, a demandé que la justice réexamine le dossier.
Pour lever toute ambigüité, le président argentin a déclaré que la solution au différend qui serait trouvée devra être avalisée par l'AGN, une institution d'audit des décisions de l'Etat contrôlée par l'opposition.
Le dossier est complexe. Socma, le groupe dirigé par Franco Macri, le père du président, avait obtenu la concession de La Poste en 1997. Quatre ans plus tard, celle-ci avait été mise en faillite, en raison, selon le concessionnaire, du non-respect de ses engagements par l'Etat.
La Poste a finalement été renationalisée en 2003. La justice a alors été saisie d'accusations croisées : l'Etat réclamait à Socma une dette de 300 millions de pesos, tandis que Macri père demandait une somme encore plus importante pour le préjudice subi lors de la nationalisation.
Rien ne s'est passé jusqu'à l'accord annoncé la semaine dernière, qui offrait des conditions très favorables pour le paiement de la dette de Socma, sans pour autant éteindre les réclamations de Franco Macri. D'où la polémique. En remettant les compteurs à zéro, Mauricio Macri désamorce une crise. Au risque de fâcher son papa.