Pour l’instant, la Maison Blanche a refusé de s’exprimer clairement sur la disparition de la version espagnole de son site internet. On y trouve à la place le programme politique en anglais de Donald Trump pour les 4 prochaines années.
S'agit-il d'un simple bug technique alors que la nouvelle administration s’installe à la Maison Blanche ou d'une réelle volonté de mettre au ban la communauté hispanique ? La question a évidemment soulevé de nombreuses interrogations chez les médias et sur les réseaux sociaux.
Une transition numérique «en cours»
Sean Spicer, le nouveau porte-parole de la Maison Blanche a été interrogé par les journalistes lors de son premier briefing. Il a évoqué le temps de la transition pour remettre à jour les différents sites, mais sans dire si cette page en espagnol serait relancée un jour.
Barack Obama, comme George W. Bush, avaient sur ce site l’ensemble de leur programme traduit en espagnol, comme d’ailleurs de très nombreux sites gouvernementaux aux Etats-Unis qui proposent une version bilingue. Les Hispaniques représentent 57 millions de personnes, soit 17 % de la population américaine et y a des quartiers entiers de Floride, de Texas ou de Californie où l’on ne parle qu’en espagnol.
Pas de ministre hispanique au gouvernement
Durant la campagne électorale, Donald Trump s’était énervé lors d’un meeting contre son rival Jeb Bush qui parlait en espagnol en lui intimant de parler anglais s’il voulait vraiment représenter les Etats-Unis.
Donald Trump s’est aussi heurté frontalement aux Hispaniques en les traitant de criminels et de violeurs puis avec sa promesse de construire un mur avec le Mexique et de renvoyer des millions d’immigrés illégaux. Résultat, la communauté hispanique a voté massivement pour sa rivale Hillary Clinton à près de 70 %. Autre message éloquent : il n’y a aucun ministre hispanique dans son gouvernement. C’est la première fois depuis 1989.
Twitter s'enflamme
Les réactions sur les réseaux sociaux sont divisées, à l’image du pays. Maria de Los Angeles a écrit à l’intention de sa communauté sur Twitter : « Ce n’est qu’une première étape. Préparez-vous à ce qui va suivre ». Au contraire, Sue, la Trumpiste, pousse un cri du coeur : « Hourra, dit-elle, enfin l’anglais va être restauré comme langue officielle aux Etats-Unis ! »
Une totale contre-vérité, car les Etats Unis, selon la volonté de leurs pères fondateurs, n’ont pas de langue officielle.