Les slogans risquent de ne pas être les mêmes. Au lendemain de l'invetiture du 45e président des Etats-Unis, ses opposants comptent bien se faire entendre, à Washington, mais aussi de par le monde.
Cette « Marche des femmes », qui espère réunir dans la capitale 200 000 personnes venues de tout le pays, témoigne à elle seule de la fracture de la société américaine. Les organisatrices annoncent environ 300 « marches soeurs » dans d'autres villes des Etats-Unis dont New York, Boston, Los Angeles et Seattle, ainsi qu'au-delà des frontières américaines.
Des milliers de manifestants, hommes et femmes, ont d'ailleurs ouvert la journée en défilant, sans incident, en Australie et Nouvelle-Zélande.
Et poètes et écrivains dans une trentaine d'Etats d'Amérique et plusieurs villes du globe ont eux annoncé des lectures publiques en dénonciation de Donald Trump.
Jamais depuis 40 ans un président des Etats-Unis n'avait suscité une telle défiance à sa prise de fonctions.
Un simple appel posté sur Facebook
Les contestataires de la marche de samedi défileront à partir de 10h, heure locale (15h TU) sur le « National Mall » de la capitale fédérale, la vaste esplanade en face de laquelle le milliardaire a justement été intronisé 45e président des Etats-Unis vendredi.
On peut donc s'attendre à des comparaisons en termes de mobilisation, d'autant plus que Donald Trump n'a réussi à rassembler qu'environ un tiers de la foule qui avait acclamé Barack Obama en 2009, selon une estimation d'un expert cité par le New York Times.
Cette « Marche des femmes », principale manifestation prévue samedi, trouve sa genèse dans un simple appel posté sur Facebook qui a fait tache d'huile. Il émane d'une grand-mère, Teresa Shook, avocate à la retraite vivant jusque-là dans un anonymat paisible à Hawaï.
Bonnets roses contre casquettes rouges
Pour l'occasion, des dizaines de milliers de bonnets roses seront distribués aux participantes. Des couvre-chefs confectionnés en réponse à la casquette rouge flanquée du slogan « Make America Great Again » arborée par les pro-Trump hier, relate notre envoyée spéciale à Washington, Marie Bourreau.
Ces opposantes au nouveau président ne manquent pas d'humour. Ce projet s'appelle le « Pussy Hat », « le chapeau chat ». Un jeu de mot sur les propos très vulgaires sur les parties génitales féminines tenus par Donald Trump il y a quelques années. Un projet comme une thérapie pour Liz qui tricote frénétiquement depuis le 8 novembre : « Vous savez parfois vous avez juste besoin de tordre une balle anti-stress. Eh bien moi, c'est en tricotant tout en créant quelque chose », raconte l'une de ces « petites mains. »
Des personnalités dans les cortèges
Le cinéaste Michael Moore, l'actrice Scarlett Johansson ou la militante des droits civiques Angela Davis sont quelques-unes des célébrités qui s'exprimeront lors de ce rassemblement. Les chanteuses Katy Perry et Cher soutiennent aussi cette initiative.
(Avec AFP)