Avec notre envoyée spéciale à Washington, Marie Bourreau
Ouvert de six heures à minuit, situé à quelques centaines de mètres de la résidence du président des Etats-Unis, le magasin de souvenirs de la Maison Blanche ne désemplit pas. On y vient aussi bien du Texas ou de Californie.
Kimberley, elle, a roulé depuis le Wisconsin, un Etat qui a basculé pour Donald Trump. Quinze heures de route pour un panier à plus d'une centaine de dollars de souvenirs à l'effigie du président. « J'achète des casquettes, des tee-shirts, une poupée pour ma famille et pour moi aussi évidemment parce que c'est vraiment une occasion monumentale », explique-t-elle.
La boutique vend essentiellement des produits au désormais célèbre slogan de Donald Trump « Make America great again », mais pas uniquement. Josh, un peu perdu dans cette foule clairement républicaine, est venu de Boston pour manifester. « Je ne le soutiens pas du tout et franchement quand je marche dans la ville, on sent comme une atmosphère de deuil. Je vais manifester demain et après-demain. Je cherche un objet pour montrer mon opposition », détaille-t-il.
Manifestations anti-Trumps et supporters tape-à-l'œil
Washington a donné exactement 93 % de ses voix à Hillary Clinton, c’est dire l’hostilité avec laquelle Donald Trump est accueilli dans la capitale des États-Unis. L’ambiance est assez surréaliste d’ailleurs avec les partisans de Trump, à l’image de leur champion, plutôt bruyants et tape-à-l’œil. Difficile encore de dire combien ils seront à avoir fait le déplacement : 900 000 environ disent les officiels. C’est deux fois moins que lors de l’investiture du président Barack Obama en 2013.
Les manifestants ont dès jeudi soir tenté de perturber les premiers événements mondains et notamment un bal des partisans de Trump qui se tenait en plein centre de Washington. La police a dû intervenir. Les anti-Trump redonneront de la voix dès demain samedi pour la marche des femmes ou plusieurs centaines de milliers de personnes sont attendues.
Entre les anti et les pro Trump, le fossé ne cesse donc de s’agrandir, mais cela ne semble en tout cas pas gêner le moins du monde la boutique de la Maison Blanche qui profite même de l’occasion pour écouler ses stocks. « A cause des sondages, on avait décidé d'investir dans Hillary pour avoir les objets en avance donc on continue à les vendre. Ce sont des objets de collection maintenant, raconte une vendeuse. On ne les imprimera plus jamais ». En Amérique, la victoire comme la défaite font vendre et cela sans aucun complexe.