Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Hillary Clinton a donné à ses supporters l’une des raisons de sa défaite : les deux lettres adressées au Congrès par le directeur de la police fédérale (FBI), James Comey, qui ont stoppé l’élan de sa campagne à la toute fin selon elle.
Dans la première, envoyée un peu plus de dix jours avant le scrutin, il annonçait la reprise de l’enquête sur le serveur de l’ancienne secrétaire d’Etat. Dans la seconde, deux jours avant l'élection, il refermait l’enquête n’ayant rien découvert d’illégal.
Pour Mme Clinton, c’est cette seconde lettre l’absolvant de tout acte répréhensible qui lui a finalement fait le plus de tort, car elle a provoqué la colère des partisans de Trump et les a mobilisés encore un peu plus pour aller voter massivement pour lui.
Des accointances qui ne passent plus chez des électeurs douchés par la crise
L’explication vaut ce qu’elle vaut. Car pour certains cadres du parti, Hillary Clinton et son équipe doivent assumer aussi, dans la déroute démocrate, une part de responsabilité que Bernie Sanders résume d’une phrase : « Vous ne pouvez dire aux travailleurs que vous êtes de leur côté, alors qu’en même temps, vous récoltez des fonds de Wall Street et de milliardaires. »
La candidate a collecté près d’un milliard de dollars provenant en grande partie de riches donateurs. La nouvelle génération de leaders démocrates veut donc que l’on attache à l’avenir plus d’importance aux doléances de la classe moyenne qu’à la levée de fonds dans des cocktails dont le prix d’admission dépasse souvent largement le salaire annuel de l’Américain moyen.
→ À relire : Hillary Clinton, les raisons d’une défaite historique