En Tunisie, au Maroc, en Libye, en Egypte, l'échec de la candidate Clinton est vécu par les partis islamistes comme la perte d'un grand allié, d’un parrain. Des Frères musulmans en Egypte à Ennahda en Tunisie au parti Justice et égalité au Maroc jusqu’aux frères musulmans en Libye, ces partis vivent depuis l’élection de Donald Trump comme un désastre une catastrophe : fini les années où l'administration américaine soutenait l’islam politique dans les pays du « printemps arabes » et les islamistes dis « modérés ».
Face à eux, les anti-islamistes se réjouissent. Le président égyptien Al-Sissi, ennemi juré des Frères musulmans, était l'un de premier chef d'Etat à appeler le prochain résident de la Maison Blanche pour le féliciter.
En Libye, les sympathisants du maréchal Khalifa Haftar et les laïques ont manifesté leur satisfaction à l'arrivée de Trump, tout en espérant avoir plus d'appui dans leur combat contre les islamistes. Selon plusieurs analystes libyens, les Frères musulmans seront affaiblis à Tripoli et « la chute de Clinton signifie leur chute ».
Au Maroc, le chef du gouvernement, l'islamiste Benkiran a failli causer une crise diplomatique en déclarant : « Clinton était notre amie, Trump me fait peur ». En effet Mme Clinton avait émis le souhait de voir les islamistes marocains à la tête du gouvernement pour un second mandat.
En Tunisie, même si du temps d'Hillary Clinton toutes les portes à Washington étaient ouvertes à Ennahda. Ce parti islamiste paraît plus pragmatique, il était le seul à féliciter Trump. Etant membre de la coalition gouvernementale actuelle, il parie sur l'avenir.