« C'est le moment de vérité pour une nation angoissée », titre le Washington Post. Le Miami Herald est tenté de pousser un « ouf » de soulagement ou presque : « La fin d'une course épouvantable est en vue ». USA Today s'exclame en Une : « Le jour de la décision est enfin arrivé ».
« Cette année électorale a été un festival d'horreurs », estime de son côté le New York Times. Mais cette campagne « a aussi mis en évidence des vérités sur ce que sont les Etats-Unis de 2016. Les dirigeants politiques seraient bien conseillés d'en tirer les leçons », comme « la haine paye », « l'inquiétude économique est élevée », ou encore « les médias rendent possible l'ascension de candidats extrêmes et les partis sont trop faibles pour les arrêter ».
La course à la Maison Blanche se joue dans un mouchoir de poche
Même si les derniers sondages présagent une victoire de la candidate démocrate. Donald Trump a-t-il quand même une chance ? « Ce serait une fin qui correspondrait à cette campagne la plus folle de nos temps modernes, si tous les sondeurs s'étaient trompés », écrit USA Today. « Et pourtant l'équipe de Donald Trump compte exactement là-dessus. Pendant des mois, ses conseillers ont parlé de l’arme secrète qu'on pourrait même appeler "la carte Trump" de Trump : les électeurs cachés. Ces électeurs qui ont menti aux sondeurs sur leurs intentions de vote. Ces électeurs cachés de Trump existent certainement », poursuit le quotidien, « mais il se pourrait que ceux-ci se fassent doubler par les électeurs cachés de Hillary ».
« La Floride bat tous les records en matière de vote anticipé ».
C’est le Tampa Bay Times qui l’annonce en Une : « 6,4 millions de personnes ont voté avant ce 8 novembre, du jamais vu en Floride », s'exclame le journal. « Et ce n'est pas tout : 36% des Hispaniques qui n'avaient pas voté en 2012, l'ont fait cette fois-ci ce qui pourrait profiter à Hillary Clinton. Mais », prévient le Tampa Bay Times, « n'oublions pas qu'en 2012 les sympathisants républicains en Floride étaient plus nombreux à se rendre aux urnes le jour du vote que les électeurs démocrates ».
Vote latino en hausse, celui des afro-américains à la traîne
La mobilisation des afro-américains durant la période du vote anticipé est en baisse de 9% par rapport à 2012, souligne le Washington Post. « Pour la journée d'aujourd'hui, le danger de l'obstruction, de l'intimidation et même de la violence autour des bureaux de vote persiste », estime le journal. Tout cela « à cause de Donald Trump qui a appelé ces sympathisants presque exclusivement blancs à surveiller le processus électoral dans certaines zones pour éviter les soit-disant fraudes ». Et l'éditorialiste de conclure : « Ce faisant il a encouragé la haine raciale ».
Le reste du continent américain entre inquiétude et espoir
« La lutte pour le pouvoir n'est jamais propre, mais dans cette campagne américaine nous avons assisté aux dépassements de plusieurs lignes rouges qui jusqu'ici paraissaient immuables », constate Portafolio de Colombie qui poursuit : « plus encore que de savoir qui entre à la Maison Blanche, nous devrions nous inquiéter de ces changements dans la manière de faire de la politique. Ces changements laisseront des traces profondes ».
La Razon aussi est inquiète. « Pour l'Amérique latine, cette élection est importante, d'autant plus que des questions comme l'immigration ou l'avenir des traités de libre-échange ont été au cœur de la campagne. Une victoire de Trump susciterait inévitablement des tensions jusqu’ici inconnues avec notre grand voisin du Nord ».
Le correspondant du quotidien mexicain Porceso en est convaincu : « Certes, face aux doutes et peurs de la classe moyenne américaine, Donald Trump est un produit qui se vend. Et bien. Le suspense aussi se vend bien. Mais au final Clinton battra Trump ».