Les réseaux sociaux, l'autre champ de bataille de Clinton et Trump

Quel que soit le résultat, l'élection présidentielle s'est jouée en partie sur les réseaux sociaux. Les deux principaux candidats, Donald Trump et Hillary Clinton, les ont utilisés comme jamais pour mobiliser les électeurs. Jusqu'à saturation...

En 2016, les deux tiers des Américains s'informent sur les réseaux sociaux. C'est 50 % de plus qu'en 2012. A l'époque, Facebook, l'outil privilégié, était surtout un moyen pour cibler leurs électeurs (Obama était le champion pour ça). Là, c'est devenu un terrain de campagne à part entière. On estime à plus de 5,3 milliards le nombre de publications, de partages, de likes, sur l'élection. C'est de loin le sujet le plus commenté de l'année.

Pouvoir viral

Facebook est tellement influent qu'il est accusé par le camp républicain de fausser l'élection, de cacher les messages conservateurs. Et pourtant Donald Trump, c'est 12 millions d'abonnés sur Facebook, 13 millions sur Twitter. C'est bien plus qu'Hillary Clinton (respectivement 8 et 10 millions). Les messages du candidat républicain sont aussi quatre fois plus partagés que ceux de son adversaire. Sans compter Snapchat, Instagram et les autres. Trump, ennemi de la plupart des médias, utilise Internet pour attaquer, créer des polémiques. Il a compris le pouvoir viral : il faut faire parler de soi, bombarder, quel que soit le message, même si c'est du mensonge. Du clic, du clic, et encore du clic...

Overdose et algorithmes

Certains sites de propagande ont un succès particulier sur les réseaux. Ainsi, The Other 98%, qui possède 3 millions d'abonnés n'hésite pas à comparer Donald Trump à « un nazi ». De l'autre côté, Right Alerts, d'obédience républicaine, assimile les démocrates aux communistes façon Union soviétique. Pour « sauver l'Amérique », on ne met pas de gants, on rabâche la moindre affaire, la moindre rumeur, la moindre déclaration, jusqu'à l'overdose.

Une étude du Pew Research Center, qui étudie l'opinion des Américains, affirme qu'un tiers des internautes en a assez des discussions politiques. Un débat vicié, trop virulent. Certains ont même changé leurs paramètres pour expulser de leur mur Facebook les messages violents. Assez des prises de bec politiques ! Mais dans le même temps, les algorithmes font qu'on voit en priorité les contenus semblables à ses propres opinions. Donc on surfe souvent en vase clos, ce qui évite les dérapages.

Facebook appelle aux urnes

Entre le 23 et le 26 septembre derniers, les internautes ont vu arriver sur leur fil d'actualité un message. Il les appelait à aller s'inscrire sur les listes électorales, à participer à la présidentielle. Le réseau de Mark Zuckerberg l'avait déjà fait au Royaume-Uni avant le référendum sur le Brexit. Et apparemment, cela a eu un effet immédiat : 123 000 inscriptions en Californie le 23 septembre, soit cinq fois plus que la veille. Dix fois plus dans l'Illinois, vingt fois plus dans l'Alabama. Reste à savoir à qui cela va profiter.


En guise d'illustration, voici l'impact sur les réseaux sociaux qu'a eu le premier débat télévisé, le 27 septembre 2016.

 

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