Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le Conseil électoral provisoire (CEP) a décidé d’organiser des élections dans un peu plus de cinq semaines pour ne pas davantage faire traîner ce processus politique qui a tout de même débuté au printemps 2015. Mais les défis sont immenses. Plus de 300 écoles ont été détruites par l'ouragan Matthew et ces bâtiments étaient censés servir de centres de vote. Trouver des lieux pour accueillir les électeurs est le premier problème identifié par le CEP.
L'autre motivation de ce report à la fin novembre est d'ordre sécuritaire : impossible de prévenir d'éventuels incidents liés aux élections alors que maintenant la police nationale est mobilisée pour sécuriser la distribution de l'aide et les convois humanitaires. Le CEP tient à ce que les élections aient lieu dans de bonnes conditions pour que le prochain président puisse prendre ses fonctions le 7 février 2017.
N'empêche que relever ces défis techniques majeurs ne suffira pas : même dans le cas où ils n'auraient pas perdu leur carte électorale dans l'ouragan, les dizaines de milliers de sinistrés sont davantage préoccupés par le fait de trouver de l'eau et de la nourriture que de choisir leurs prochains dirigeants.