Cette fois-ci, c'est officiel. A un mois de l'élection présidentielle, l'administration de Barack Obama pointe la Russie comme responsable des cyberattaques contre le parti démocrate. « Ces vols et ces piratages ont pour but d'interférer dans le processus électoral américain », indique dans un communiqué la direction du Renseignement américain (ODNI).
Washington avait déjà émis des soupçons à l'égard de Moscou mais sans l'accuser directement. La prudence n'est donc plus de mise. « Seuls des hauts responsables russes ont pu autoriser ces activités », déclare le directeur des renseignements américains, James R. Clapper. Tout le monde l'aura compris : cette accusation s'adresse en fait au président Vladimir Poutine même s'il n'est pas nommé directement.
D'après les responsables américains, le gouvernement russe aurait orchestré une campagne de piratage d'emails de personnes et d'institutions qui ont été publiés sur les sites Wikileaks, DCLeaks.com et Guccifer 2.0, les deux derniers sites étant liés aux renseignements russes, d'après Washington.
Le Kremlin a immédiatement qualifié ces accusations de «foutaises». Le site Wikileaks a lui aussi réagit, à sa manière: il a publié des émail piratés du directeur de campagne de Hillary Clinton. Celle-ci, qui avait d'ailleurs exprimé ses craintes à ce sujets, a été auditionnée cet été par le FBI qui enquête sur son utilisation d'une messagerie privée lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine.
D'après l'entourage de Barack Obama, le président réfléchit à la meilleure façon de répondre à ses attaques. L'objectif est de prendre des décisions fermes sans pour autant risquer un cyber conflit avec la Russie.