Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Pour la première fois à l'ONU, un sommet va être consacré à la question des réfugiés et des déplacés, qui concerne 65 millions de personnes à travers le monde, soit l'équivalent de la population française. L'évènement se tient en prélude à l'Assemblée générale.
La réunion avait été annoncée avec tambours et trompettes et devait marquer un temps fort de cette Assemblée générale. Mais le sort des réfugiés (voir notre dernier dossier) devrait finalement être éclipsé par la crise syrienne, et surtout par un manque de volonté politique dénoncé par les ONG.
« Il aurait fallu faire plus. Il aurait surtout fallu engager les Etats sur des décisions contraignantes. On n'y est pas. Mais on va essayer de rester un peu optimistes, et dire qu'il reste deux ans malgré tout pour que les Etats membres réalisent l'ampleur de ce qui se passe et considèrent la migration sous un angle non pas gestionnaire, mais un angle humain », confie Françoise Sivignon, directrice de l'association Médecins du monde (MSF).
Les Etats, visiblement pressés d'attendre, ont en effet préféré renvoyer la question d'un pacte mondial sur les réfugiés à 2018. Mais pour Filippo Grandi, haut commissaire aux réfugiés (UNHCR), c'est un premier pas. « C'est la première fois que l'Assemblée générale s'engage à donner une réponse collective à ce phénomène. Donc, vraiment, nous avons l'opportunité d'offrir une réponse globale et de partager nos efforts », considère-t-il.
Ce sommet sera suivi par une conférence des pays donateurs dirigée par le président des Etats-Unis, Barack Obama. On verra alors si l'engagement moral sur la question des réfugiés se double d'un engagement financier.