A la Une: la campagne pour les élections est lancée en Haïti

En Haïti, en raison de suspicions de fraudes massives, le premier tour des élections présidentielles et législatives avait été annulé il y a un peu plus de deux mois. Les autorités ont décidé de tout reprendre à zéro. Le 9 octobre prochain auront lieu les nouvelles élections. Le CEP, le conseil électoral provisoire, qui est chargé de l'organisation, fait face à d'importants défis : faire oublier ce fiasco et motiver les citoyens à participer.

Sur les 54 candidats qui s'étaient présentés en 2015, 27 ont confirmé leur participation à l'élection présidentielle. Amélie Baron, la correspondante de RFI à Port-au-Prince, a recueilli les propos de Léopold Berlanger. Celui préside le conseil électoral a tenu à rappeler à ces prétendants tout comme à ceux qui postulent aux sièges de députés et sénateurs que cette campagne qui va durer un mois et demi n'est pas « une bataille rangée », mais une « compétition d'idées ».

« Nous voulons dire à tous nos compatriotes engagés dans cette compétition électorale qu'ils ont pour devoir de respecter les règles du jeu démocratique. Nous ne pouvons pas entrer dans une bataille où ce sont les insultes et la violence qui constituent cette campagne électorale. Et nous demandons au peuple, de toutes les couches sociales, de participer à ces élections, pour qu'il manifeste sa dignité par rapport aux autres pays, pour démontrer à tous les autres pays que nous avons la capacité de prendre nos affaires en mains. »

L’année dernière, moins d'un quart des citoyens s'étaient déplacés dans les bureaux de vote. Pour Gary Victor, qui signe un éditorial dans Le National, il faut surtout que le pays se dote de « leaders ». « Nous sommes à quelques semaines des élections et nous sommes forcés de dire que nous n'en avons pas », écrit-il. Pour le journaliste, les candidats sont « d'une frilosité aberrante qui s'apparente à une génuflexion devant un État, un système qui a failli ».

Gary Victor dresse un triste constat du pays : ressources dilapidées par une élite cupide et méprisante, milliers de chômeurs, quotidien « épouvantable »... Sa conclusion ? « Ce pays a besoin d'un homme d'État qui frappe le poing sur la table, qui chasse les vendeurs du temple de la nation et qui redonne au travail, à la créativité, à l'honnêteté, à l'amour du pays, la place qui leur revient de droit ».

Au Venezuela, la crise touche aussi les hôpitaux

La population vénézuélienne, déjà victime de pénuries alimentaires, doit faire face à un autre problème : le manque de matériel médical. À la Une du quotidien El Nacional, la situation dans les hôpitaux est décrite comme « chaotique et difficile », selon les mots du président de la confédération médicale latino-américaine. Huit médicaments et fournitures médicales sur dix manquent, et l'immense majorité des services d'urgence connaissent des dysfonctionnements. Le journal évoque aussi les appels de la communauté internationale pour que le gouvernement de Nicolás Maduro, en pleine crise politique, autorise l'entrée de l'aide humanitaire dans le pays.

De nouvelles révélations dans l’affaire des emails d’Hillary Clinton

En début de semaine des emails rendus publics suggéraient un conflit d’intérêts de la part de la candidate Hillary Clinton à l’époque où elle était secrétaire d’État. Elle est accusée d’avoir continué à œuvrer pour la fondation Clinton tout en ayant un poste à très haute responsabilité. Ce mercredi, une nouvelle information de l'agence Associated Press pourrait desservir encore plus la candidate. Le site Slate rapporte en effet que lorsqu'elle était secrétaire d'État plus de la moitié des citoyens qu'elle a reçus, hors fonctionnaires fédéraux ou représentants de gouvernements étrangers, étaient des donateurs de la fondation Clinton. Ces 85 personnes auraient donné près de 156 millions de dollars à la fondation.

Selon le journaliste, il n'y a pas là de quoi faire un scandale qui pourrait amener la candidate à quitter la course à la Maison Blanche mais l'affaire ne donne pas non plus tellement confiance en son intégrité.

Dans un autre article de Slate, un journaliste ironise en se posant la question « est-ce que l'affaire Clinton est plus préoccupante que ce qui est sorti de la bouche de Donald Trump ces 15 dernières minutes ? », question à laquelle il répond « probablement pas », avant de s'expliquer : pour lui, le candidat républicain fait face à des conflits d'intérêts encore plus dangereux et la fondation Clinton a fait beaucoup pour promouvoir les droits de l'homme à travers le monde, mais il n'empêche : les donneurs ont eu accès à une interlocutrice de choix et ont gagné en influence.

Barack Obama en Louisiane, oui, mais trop tard pour certains

Après les terribles inondations en Louisiane, le président américain qui avait reçu quelques critiques sur son manque de réactivité s'est rendu sur place hier... Quatre jours après Donald Trump. Beaucoup d’élus républicains ont regretté ce qu’ils appellent un « retard ». « Mais nous sommes contents qu'il soit là », a quand même déclaré l'un d'entre eux, cité par le New York Times. Le président a déclaré qu'une aide fédérale de 127 millions de dollars avait été débloquée pour aider les habitants sinistrés, et il a défendu une prise en charge sur le long terme.

« Parfois, lorsque le niveau de l'eau baisse, l'attention des gens diminue également... Mais il ne s'agit pas de faire un aller et retour ici juste pour la photo. La question c'est d'être sûr que dans un mois, dans trois mois, dans six mois les gens continueront à recevoir l'aide dont ils ont besoin. J'ai besoin de la mobilisation de tous les Américains. Si vous regardez ceci aujourd'hui : assurez-vous d'avoir trouvé la bonne façon d'apporter votre aide. Nous devons rester mobilisés car ce sont des gens bien ici. Les familles que j'ai eu la chance de rencontrer vont bien et nous en sommes heureux. Mais il leur reste beaucoup de travail à faire et ils ne devraient pas se retrouver seuls pour le faire. »

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