avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detœuf
Cinq cents observateurs dont 30 Cubains pour surveiller le cessez le feu entre l'armée colombienne et les FARC : Jean Arnault, nommé en mars dernier chef de la mission des Nations unies en Colombie, a annoncé le chiffre hier, mardi 2 août, à Bogota. La précision concernant les Cubains s'adressait à l'ex-président Alvaro Uribe qui, le matin, dénonçait une «invasion cubaine » dans le pays. Alvaro Uribe, politiquement très à droite et très critique des négociations de paix avec les FARC accuse le gouvernement de livrer le pays au « castro-communisme ». Avec trente militaires cubains sans armes le danger est donc limité.
Les autres observateurs de la mission onusienne seront des militaires latino-américains mais tous en civil. Ils feront équipe avec l'armée colombienne et les FARC dans le cadre d'un mécanisme tripartite original. Leur tâche s'annonce délicate.
Les chefs guérilleros ont accepté de cantonner leurs troupes dans 23 zones et 8 campements, repartis sur l'ensemble du territoire. Cette opération pose un défi sécuritaire gigantesque car il faut tout à la fois s'assurer que les 8000 guérilleros vont jouer le jeu du cessez-le-feu mais aussi garantir leur sécurité. Il y a en effet beaucoup d'armes en Colombie et beaucoup de monde qui ne veut pas entendre parler de cette paix avec les FARC.