Investiture démocrate: Hillary Clinton charge Trump et mise sur l'emploi

Hillary Clinton a exhorté les Américains à refuser la voie de la peur incarnée par Donald Trump, ce jeudi 28 juillet. En clôture de la convention démocrate, la candidate à la présidentielle américaine a promis de relever un à un les défis, avec une priorité absolue donnée à l'emploi. Les étudiants, qui compait parmi les principaus soutiens à Sanders, n'ont pas été oubliés.

Avec nos envoyés spéciaux à Philadelphie,  Anne-Marie Capomaccio et Romain Lemaresquier

Hillary Clinton a accepté ce jeudi 28 juillet au soir à Philadelphie la nomination du parti démocrate pour l'élection présidentielle du 8 novembre. Une première pour une femme dans l'histoire politique américaine.

« C'est avec humilité, détermination et une confiance sans limites dans la promesse de l'Amérique que j'accepte votre nomination pour la présidence des Etats-Unis ! », a lancé l'ancienne première dame sous un tonnerre d'applaudissements.

C’est un discours très dense qu’Hillary Clinton a prononcé. Un discours à son image, l’image d’une femme qui a travaillé, et s’est imprégnée de tous les dossiers.

■ Trump en ligne de mire

La candidate démocrate à la Maison Blanche a d'abord ironisé sur  Donald Trump. Hillary Clinton a démonté point par point le discours apocalyptique de son adversaire républicain engageant les électeurs à se méfier d’un homme qui affirme être le seul à pouvoir régler les problèmes. « Surtout, ne croyez pas quelqu'un qui dit : "Je peux le faire tout seul" », a lancé l'ancienne chef de la diplomatie américaine. « Ce furent les mots de Donald Trump à Cleveland [lors de la convention républicaine]. Et cela devrait tous nous inquiéter », a-t-elle poursuivi.

Des pistes pour espérer

Endossant le rôle du commandant en chef, la candidate a rendu un hommage appuyé à l’armée américaine. Elle se sait très attendue sur sa capacité à incarner la défense des Etats-Unis et de ses intérêts dans le monde.

Puis dans le costume de l’économiste cette fois, elle a proposé des pistes pour améliorer le quotidien des travailleurs qui méritent, dit-elle, de meilleurs salaires. La candidate démocrate a également adressé un message d'espoir aux Américains frappés par la crise économique et victimes de la mondialisation. Une population « oubliée » et attirée par son rival Donald Trump. « Ma mission principale, en tant que présidente, sera de créer plus d'opportunités et plus de bons emplois, et d'augmenter les salaires ici même, aux Etats-Unis », a-t-elle déclaré.

Hillary Clinton s’est aussi faite l’avocate des étudiants qui croulent sous la dette, et des mères de famille qui n’ont pas de congé maternité.

En Californie, des milliers d'étudiants sans domicile fixe

Féministe enfin, Hillary Clinton fut longuement applaudie lorsqu’elle a lancé dans le stade : « à toutes les femmes, je dis, la voix est libre. Il n’y a plus de plafond, et le ciel est infini. »

Une promesse pour Bernie

A plusieurs reprises dans son discours, Hillary Clinton est revenue sur le rôle moteur de Bernie Sanders dans cette campagne démocrate. Elle a affirmé avoir entendu le message des partisans de son ancien rival, soulignant que le pays avait besoin de « leur énergie et de leurs idées ». « Je veux remercier Bernie Sanders. Et vous qui l'avez soutenu, ici et à travers le pays, je veux que vous sachiez que je vous ai entendus », a-t-elle déclaré, « votre cause est notre cause », interpelant directement les électeurs du sénateur du Vermont. « Bernie Sanders sera chargé, lorsque je serai élue, de travailler sur l’une de ses propositions phares : la gratuité des études », a promis Hillary Clinton.

« Nous sommes plus forts ensemble » fut le slogan de cette soirée qui s’est terminée par un feu d’artifice dans le stade de Philadelphie.

Satisfaction auprès des délégués démocrates

Même si la convention a commencé sur une polémique et la démission de la présidente du parti, car elle avait favorisé Hillary Clinton contre Bernie Sanders, les délégués, en grande majorité, sont satisfaits de cette grande réunion familiale. Ils repartent rassurés.

Howard Burger, délégué de Californie, exprime le sentiment général. Hillary Clinton a prouvé hier soir qu’elle est à la hauteur du défi qui l’attend à l’automne : battre Donald Trump. « Je pense qu’elle sera une grande présidente des Etats-Unis, et je suis sûr que je peux lui faire confiance, je n’ai aucun doute à ce sujet », a-t-il déclaré.

Cette semaine de convention a réuni les plus grandes voix démocrates comme celles de Joe Biden, Michelle et Barack Obama, qui ont largement contribué, par d’excellents discours, à bâtir une alliance autour de la candidate. Restent quelques délégués Sanders irréductibles. Ils ne sont que 15% aujourd’hui, qui, comme Mary de Californie résistent aux appels à l’unité. « Les gens me disent : "si tu ne votes pas pour elle c’est comme si tu votais pour Trump". C’est faux ! Je refuse d’endosser cette responsabilité », a-t-elle notamment déclaré.

Bernie Sanders s’est pourtant fait, avec classe, l’avocat de la candidate Clinton au cours d’une convention qui représentait la diversité de l’Amérique. Entre les Etats-Unis au bord du collapse décrits à Cleveland chez les républicains, et l’Amérique positive vantée à Philadelphie, c’est un peu comme si on avait changé de pays.

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