A la Une: le rassemblement de protestation de Dallas dégénère

La presse fait ses gros titres aujourd'hui sur la fusillade de Dallas. Hier soir, 5 policiers au moins ont été tués, 7 autres blessés. Deux civils ont aussi été blessés. Un ou plusieurs snipers ont ouvert le feu en marge d'un rassemblement qui entendait dénoncer les violences policières, envers les Afro-Américains.

« Nos cœurs sont brisés ». L’éditorial du Dallas Morning News donne le ton. C’est l’effroi et l’incompréhension qui règnent ce matin sur la capitale du Texas, où l’on ne connaît pas encore les motivations précises des tireurs embusqués. « C’était une nuit d’horreur. De mémoire d’homme, nous n’avons jamais vu cela dans la ville », se désole le quotidien, qui publie une photo d’un policier en pleurs qui embrasse une femme.

Le journal texan appelle cependant ses lecteurs à se réveiller de cette « tragédie abrutissante » en se rassemblant. « Ne transformons pas notre peine en colère toxique. Des personnes diaboliques veulent nous blesser en tirant sur ceux engagés pour nous protéger ». Mais en réponse « nous devons nous unir, clame le Dallas Morning News. Si nous nous laissons emporter par la colère, personne ne gagne ».

De nouvelles bavures qui suscitent l'émotion

Les tireurs ont agi pendant une manifestation contre les violences policières, contre des hommes noirs. Dans la semaine, deux bavures ont déclenché l'émotion.Deux hommes tués, l'un au moment de son interpellation en Louisiane, l'autre pendant un banal contrôle routier dans le Minnesota. A l’autre bout du pays, c’est également cette question des affrontements des policiers contre la communauté afro-américaine qui est à la Une des journaux.
 
L’image est forte en Une du Washington Post : le gouverneur du Minnesota, dans le nord du pays, baise la main de la mère du jeune afro-américain abattu mercredi par un policier qui l’avait arrêté pour un simple contrôle routier. Des condoléances qui ne sont pas uniquement symboliques, relate le quotidien américain de référence : « Cela serait-il arrivé si le conducteur et les passagers avaient été blancs ? Je ne le pense pas, opine Mark Dayton. Nous devons donc tous reconnaître que ce genre de racisme existe. » L’élu démocrate exprime donc ce qu’une grande partie de la communauté noire du pays s’époumone à dire depuis des années.

Brésil : démission d'Eduardo Cunha, président de la Chambre basse

Le député conservateur de 57 ans, accusé d’avoir reçu 5 millions de dollars dans l’affaire de corruption Petrobras, a cédé. L’architecte de la destitution de la présidente Dilma Roussef, a affirmé, les larmes aux yeux devant le Parlement, être victime d’une campagne de harcèlement pour le punir de s’être opposé au Parti des Travailleurs.
« Il cherche à sauver sa carrière », affirme en Une le journal O Globo, qui ne se veut pas dupe.

Eduardo Cunha s’est en effet réuni avec le président par intérim avant de démissionner, pour négocier son passage devant le comité d’éthique du Parlement, au lieu d’être jugé par la Commission de la constitution et de la justice. Il garde pour l’instant son mandat de député. Sauver sa carrière et épargner sa famille, peut-être également, rappelle le quotidien, qui rappelle que la femme et la fille d’Eduardo Cunha sont également citées dans cette affaire.

Un stratège connu pour son machiavélisme

« Oui, il peut pleurer », ironise un chroniqueur de O Globo en parlant de ce politicien réputé pour sa froideur. … « Des larmes de crocodile ?», s’interroge un autre, « la démission ne résoudra pas le problème », résume en tout cas l’analyste Miriam Leitão dans les colonnes de ce journal de Rio de Janeiro.

« Cette crise a démontré la fragilité du Parlement, explique-t-elle. La représentation politique dans son ensemble est fragilisée à cause de ces différentes affaires de corruption. Pour être restaurée, la majorité devra choisir une personne qui rassemble pour remplacer Cunha », conclut-elle. Une tâche qui s’avère difficile quand on sait que ce scandale de Petrobras a déjà entaché un très grand nombre d’élus brésiliens.

Honduras : assassinat d'une militante environnementale

Lesbia Yaneth Urquia a été retrouvée avec une fracture au crâne, certainement provoquée par une hache. Cette militante de 49 ans travaillait pour l'Organisation environnementale et de défense des populations indigènes, appelée COPINH.

Le journal El Heraldo rapporte qu'une équipe multidisciplinaire a été constituée par le gouvernement pour enquêter sur le meurtre et déplore le fait que le Honduras est encore pointé du doigt par les médias internationaux pour ses crimes contre ces membres associatifs : 114 militants environnementaux ont été tués dans le pays depuis une décennie. 
 

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