Des Vénézuéliennes forcent la frontière colombienne pour acheter des vivres

Le président colombien Juan Manuel Santos a déclaré mercredi vouloir rouvrir de façon « responsable » la frontière avec le Venezuela, fermée depuis près d'un an par le gouvernement de Nicolas Maduro. Alors que le Venezuela est affecté par une pénurie d'alements due notamment à la crise économique, des centaines de Vénézuéliennes ont forcé le passage à la frontière avec la Colombie il y a deux jours pour aller chercher de la nourriture.

Ce sont des scènes de désespoir qui circulent sur les réseaux sociaux. On peut y voir les femmes crier, rompre le cordon de garde-frontières vénézuéliens. Elles courent en direction de Cucuta, la ville colombienne la plus proche de l'autre côté de la frontière.

Ces 500 Vénézueliennes ont faim. Alors elles viennent chercher dans les supermarchés colombiens des produits de première nécessité, comme de l'huile, du sucre ou encore de la farine.

Le Venezuela traverse une grave crise économique depuis la chute des cours du pétrole, dont il tire l'essentiel de ses revenus. Près de 80% des produits de première nécessité sont désormais quasi-introuvables, d'après l'institut de sondages Datanalisis.

« Le désespoir de leurs enfants qui n'ont rien à manger »

« Les Colombiens les ont reçus avec plaisir parce que nous comprenons la situation et elles ont été très bien accueillies. Elles ont même eu des réductions dans les taxis et les transports », explique Juan Capucho, conseiller municipal à Cucuta.

« Elles sont contentes parce que, comme elles disent, elles ramènent de la nourriture chez elles. Elles ne supportent plus le désespoir de leurs enfants qui n’ont rien à manger ou qui mangent toujours la même chose », poursuit le conseiller.

Après quelques heures en Colombie, les femmes sont rentrées tranquillement au Venezuela, en chantant l'hymne national, les bras chargés de sacs de courses.

Un dialogue entre la Colombie et le Venezuela

Le président colombien, Juan Manuel Santos, a promis de reprendre le dialogue avec son homologue vénézuélien. « Nous allons discuter avec le président Maduro et les autorités vénézuéliennes, ils ont exprimé aussi leur désir d'ouvrir la frontière, mais cette frontière doit s'ouvrir de façon responsable », a-t-il déclaré.

Il y a bientôt un an, Nicolas Maduro avait ordonné unilatéralement la fermeture de la frontière entre les deux pays, après une attaque de militaires vénézuéliens par des trafiquants de drogue.

 

 

 

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