La violence sexuelle contre les femmes, un instrument de «torture» au Mexique

Au Mexique, la violence sexuelle comme instrument de torture est une pratique courante des forces de sécurité lors de la détention de femmes ou durant leur interrogatoire. C'est ce qui ressort d'une enquête réalisée par Amnesty International. L'ONG dénonce les méthodes employées par les membres de la police ou de l'armée, qui jouissent d'une impunité quasiment totale.

Avec notre correspondante à Mexico,  Patrick John Buffe

Attouchements, coups, sévices, décharges électriques et viols, même collectifs. Au moment de leur arrestation ou de l'interrogatoire auquel elles sont soumises, les femmes mexicaines sont très souvent victimes d'abus sexuels de la part des forces de sécurité. Les membres de la police ou de l'armée cherchent ainsi à leur arracher des aveux, selon lesquels elles auraient commis des délits en rapport avec le crime organisé.

C'est ce qui est arrivé à Veronica Razo, une mère de famille âgée de 37 ans. Voilà cinq ans déjà qu'elle est en prison. Elle a été enlevée à Mexico par des policiers en civil, qui l'ont torturée durant 24 heures, comme le rappelle sa mère : « Elle a été torturée et violée par des agents de la police fédérale, confie cette dernière. Et ils l'ont obligée à signer une confession où elle se déclare coupable d'appartenir à une bande de kidnappeurs. Mais je sais qu'elle n'a rien fait de ce dont on l'accuse. »

Pour Amnesty International, la violence sexuelle contre les femmes est devenue une pratique courante depuis que le Mexique a lancé sa guerre contre les cartels de la drogue. Le recours à la torture vise notamment à fabriquer des coupables. Ce qui permet aux autorités de gonfler le nombre des détenus et de démontrer l'efficacité de la lutte du gouvernement contre le crime organisé.

Plus d'informations en anglais sur le site d'Amnesty International

Partager :