A la Une: après le massacre à Orlando, la presse sous le choc

« La tuerie à Orlando, la pire de l'histoire des Etats-Unis, semble avoir comme objectif d'appuyer sur le plus de points sensibles possible dans une nation déjà fragilisée à l'extrême par une campagne électorale affreuse », constate le Washington Post. « Terrorisme islamique, homophobie, accès facile aux armes de guerre. Dans une telle situation, la tentation de tirer trop de leçons et de les tirer trop vite est grande. Mais il serait aussi mal de reculer devant ces leçons qui nous sautent aux yeux ».

Le lieu de l’attentat, le Pulse, un club d'Orlando, très prisé par la communauté gay. « Il s'agit d'un crime commis sur une population minoritaire qui a déjà été visée par le passé et dont l'histoire aux Etats-Unis est marquée par la marginalisation et la démonisation », explique le Dallas Morning News. « L'attentat ne visait pas seulement la communauté gay et lesbienne, il nous visait tous », estime le Orlando Sentinentel. « Et notre seule réponse en tant que communauté doit être l'union ».

Le fait que la tuerie soit revendiquée par le groupe Etat islamique, effraient les quotidiens. « C'est une énorme gifle pour les habitants de Floride », souligne le Miami Herald. « Les attentats ne se passent pas ailleurs, mais chez nous ».

« La tragédie de dimanche démontre en tout cas que l'administration Obama a eu raison de ne pas considérer l'organisation Etat islamique comme une milice lointaine mais comme un groupe dont l'hostilité envers notre pays peut avoir des conséquences immédiates et terribles », fait savoir le Los Angeles Times. « Et ceci reste vrai même si les tueurs agissent de leur propre chef sans ordres directs de la part de l'organisation terroriste ». Très nombreux sont aujourd'hui les appels à ne pas pointer du doigt la communauté musulmane. Même si les musulmans américains « ont le devoir de coopérer avec les autorités, de dénoncer les extrémistes et de travailler à éliminer ce cancer au sein de leur religion », estime USA Today.

Cette nouvelle tuerie pose, une fois de plus, la question sur le contrôle des armes à feu. « Le nombre de personnes tuées par balle dépasse aujourd'hui celui de notre pire guerre », fait savoir le New York Times. « Pourtant il n'y a pas de mystère », estime le Boston Globe: « Si vous voulez avoir moins de victimes, il faut moins d'armes dans notre pays ».
 
« Combien de fois avons-nous déjà eu ce débat, sans que jamais rien ne change? », s'impatiente le Los Angeles Times. « Les victimes du Pulse ont été tuées avec une efficacité nauséabonde parce que le tueur utilisait un fusil d'assaut qui ne devrait pas circuler dans une société civile. Ce sang est sur les mains de la National Rifle Association et ses lèche-bottes au Congrès. Notre échec national d'endiguer la violence par armes à feu constitue l'une des pires hontes de notre époque ».

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